« Ceci n’est qu’un échantillon non représentatif de la foison de talents au Sud. L’omission de certains jeunes cadres de partis et mouvements mérite milles excuses. Un oubli leur donne l’occasion de se présenter eux-mêmes, voire de candidater. L’élection présidentielle est un plateau sans fin de présentation d’idées. Multiplier les offres ne fait peur qu’à ceux ou celles sans visibilité ni projets. »
Siree KAN
Djeynaba NDIOM, ma « nièce », il faut une candidature féminine ne serait-ce que pour dénoncer le blocage par nos talibans de cette loi contre les violences faites aux femmes. On comptera mieux les féministes et leurs soutiens. L’élection n’est pas qu’un score, ça sera une mémoire de ceux et celles qui défendent tes nobles combats.
Doro Gueye dit Boobo Loonde, fondateur du Groupe de presse Golal Media, spécialisé dans l’actualité en pulaar. Il porte haut l’étendard de l’Organisation pour l’Officialisation des Langues Nationales (OLAN). Depuis au moins 2 ans, le président de OLAN est leader sans discontinuité sur cette question. La sortie en 2023 de INƊE AADI, son livre sur les noms authentiques peuls, a confirmé ce professeur de mathématiques comme grand Homme de culture. Il compte remettre son travail à l’Unesco pour l’inscription des noms traditionnels peuls au patrimoine immatériel de ce peuple. Il a également dénoncé l’arabisation du nom de certains lieux dans le sud mauritanien, un génocide culturel à ciel ouvert. En homme consensuel et rassembleur, il ne serait affilié à aucune formation politique. Le portrait de ce point de ralliement sur les langues est idéal pour être candidat à l’élection présidentielle de juin prochain afin d’ancrer dans tous les esprits les bienfaits de s’instruire dans sa propre langue.
Cette jeune génération attendrait-elle le feu vert de ses aînés avant de prétendre diriger le pays ? Où alors est-ce la peur de porter la responsabilité d’un émiettement de l’électorat noir après la brève coalition Vivre-ensemble? En tous cas, la jeunesse tarde à répondre à l’appel du 1er tour face au Général Ghazouani. Qu’attend le bien formé Alassane DIA de TPMP qui n’était pas en position éligible lors des dernières législatives? Cheville ouvrière de TPMP dès sa création en 2012, il est le premier a avoir organisé une manifestation à Nouakchott devant l’ambassade du Qatar pour exiger l’extradition du Colonel Taya. Présent sur tous les fronts, sa culture politique lui permet de formuler des propositions sur des thématiques variées comme le génocide biométrique, le système éducatif ou ce apartheid dans la savane. Sa ville de Djeol est un réservoir à haut potentiel, plusieurs candidatures auraient pu émerger: Samba Thioyel, Kaaw Touré, Balla Touré, Mamadou Bocar Malaaɗo…Djeol est l’une des meilleures illustrations du retour sur investissement dans nos langues et cultures.
Sur les expropriations, Chérif BA, de Mbagne, est l’un des meilleurs experts sur cette épineuse question qui pourrait être le seul thème de campagne. À cette vitesse, les pauvres paysans du Sud risquent de déguerpir de leurs terres pour ne pas mourir de faim. L’importante victoire avec la Banque Mondiale doit être consolidée et des activistes comme Chérif peuvent pousser d’autres bailleurs et investisseurs dans l’agro-bussiness à mettre les autochtones au coeur de leurs projets.
Un jeune très courageux et véridique ne semble plus interessé par la vie publique. Il s’agit de Mamadou Kalidou BA, ancien cadre du PLEJ, éphémère porte-parole de l’AJD/MR et fondateur du FLER. C’est un professeur à l’université, un intellectuel très rigoureux et tout à fait présidentiable.
Je finis par Abdoul Birane WANE qui a disparu des écrans-radar après avoir réussi la mobilisation contre ce nouvel Etat Civil raciste instauré en mai 2011. Dans nos luttes transpartisanes on aura besoin de tout le monde.
Ceci n’est qu’un échantillon non représentatif de la foison de talents au Sud. L’omission de certains jeunes cadres de partis et mouvements mérite milles excuses. Un oubli leur donne l’occasion de se présenter eux-mêmes, voire de candidater. L’élection présidentielle est un plateau sans fin de présentation d’idées. Multiplier les offres ne fait peur qu’à ceux ou celles sans visibilité ni projets.
Je dédie cet article sur le potentiel de notre jeunesse au regretté Adama BA, dynamique responsable de la section AJD/MR Ryadh, retourné à son Seigneur trop tôt. Il fait partie de ceux qui ont amené la voix des jeunes au sein du parti à un niveau très audible.
Yoo toon won fooftorde makko.
12 mars 2024
Siree KAN
Fondateur de MAÏS
Mouvement des Autochtones pour l’Indépendance du Sud mauritanien (TEKRUUR)
PS: par jeunesse entendons homme ou femme, relativement jeune, plus ou moins connu.e, qui n’a pas encore fait le grand saut de l’élection présidentielle.
Toute candidature d’un Tekruur, fut-il parfait inconnu, doit être respectée. La négliger serait se tourner soi-même en ridicule. Si nous ne nous respectons pas entre nous, personne ne nous respectera. Vive tous les candidats deja declarés. C’est l’une des plus belles façon de montrer que cette terre nous appartient.
Photos des candidats « virtuels »