Il est encore tôt pour apprécier à sa juste valeur l’écho suscité par l’adoption, la semaine passée, du gouvernement du décret relatif à la double nationale, qui attendra encore pour prendre effet, d’être soumis à l’adoption des députés, pour avoir toute sa signification et toute sa portée de droit légitimement accessible aux expatriés mauritaniens.
D’ici là et en conscience des lenteurs traditionnelles en matière de légifération des textes de loi validés par l’Exécutif mauritanien et de l’impatience des citoyens éligibles à la double nationalité de voir ce droit enfin acté, le site Web Senalioune a rassemblé dans les lignes suivantes les premières réactions exprimées sur le décret portant sur ce joyau.
Des impressions qui ne seront que la partie émergée de l’iceberg de commentaires, puisque à l’heure actuelle, ils sont très nombreux, ces partis politiques, ces associations et ces particuliers, à prendre des distances par rapport à un tournant juridique décisif, qui pourrait être motivé à leurs yeux, par des raisons plus politiciennes que sociales, quoique l’espoir est permis avec un pouvoir quoique militarisé, affiche régulièrement une volonté de démocratiser et de civiliser ses piliers face aux pesanteurs anti-multipartistes et nationalistes.
Des impatients de la double nationalité !
« Vite, vite, un vote au parlement et un décret d’application pour accélérer la procédure et rattraper le temps perdu ! ».
C’est le commentaire publié par internaute sur le Portail Cridem en réaction à ce décret sur la double nationalité, qu’il veut de tout cœur devenir immédiatement une réalité vécue .
Un autre internaute, s’interroge si l’acquisition en perspective de la double nationalité, permettra à l’expatrié mauritanien de jouir du droit d’éligibilité au pays, comme c’est le cas en France, où détenir la double nationalité permet de bénéficier de tous les droits et les devoirs reconnus aux français d’origine.
Ce commentateur appelle à l’intégration du ressortissant naturalisé en Mauritanie de toutes les fonctions éligibles, sans exception aucune.
Avec l’expérience acquise dans les pays développés où ils se sont exilés pendant des lustres, leur rendement administratif et professionnel serait incontestablement plus important que celui de leurs concitoyens restés au pays, où le système éducatif s’est effondré sous les effets conjugués de l’arabisation systématique, de la médiocrité et de la cupidité des gouvernants.
Autres réactions
Réagissant au décret précité, le Bureau Exécutif et l’Assemblée Générale de l’Union de la Communauté Mauritanienne en Espagne ( Itihad Al Jalye ), pas très célébre au pays, a rendu public un communiqué, dans lequel, il exprime ses félicitations de l’adoption par le Conseil des Ministres du projet de loi modifiant et abrogeant certaines dispositions de la loi 61-112 du 12 juin 1961, modifiée portant code de la nationalité.
L’Union des bureaux des communautés mauritaniennes dans le monde (UBCMM) a fait part quant à elle de sa satisfaction sur cette nouveauté dont l’adoption prochaine par le Parlement mauritanien ne manquera pas de provoquer une marée de commentaires favorables quoique des chauvinistes continueront à jouer aux pyromanes face à un droit légitime dont la privation a constitué l’une des plus grandes erreurs commises par les régimes qui se sont succédés à la tête du pays depuis 1960, l’année d’accession du pays à l’indépendance.
C’est d’autant plus vrai que si l’on compare les détenteurs de la double nationalité, même s’il ne faut pas généraliser, à des étudiants bénéficiaires de bourses à l’étranger, qui une fois revenus au pays, bardés de diplômes, d’expérience et de savoir-faire, pourront mettre à contribution leur savoir et leurs connaissance au profit de la construction nationale.
La double nationalité…Plus d’avantages que d’inconvénients !
Voilà qui a suscité une vive polémique et un débat entre d’autres inconditionnels des réseaux sociaux qui perçoivent différemment la double nationalité, entre ceux qui voient plutôt ses retombées positives attendues pour le pays et ceux qui n’entrevoient semble-t-il expressément que ses aspects négatifs.
Tout a commencé quand un internaute a accusé, en rapport avec la double nationalité, le président Ghazouani, de vouloir hypothéquer dans le cadre de son programme « Mes priorités » ; l’avenir de la Mauritanie « en offrant à ceux que la France a accueilli et utilisé, l’occasion pour déstabiliser le pays et le maintenir dans la dépendance et l’ignorance… ».
Pour cet internaute, les expatriés naturalisés par leur pays d’origine peuvent servir de taupes pour l’Hexagone pour promouvoir sa politique étrangère non officieuse et relancer un colonialisme indirect non déclaré, reprendre son pillage des colonies et perdurer l’asservissement des Etats suivant ses desseins.
Une conviction non partagée voire catégoriquement rejetée par un autre internaute, selon lequel, pour déstabiliser la Mauritanie, Paris n’a pas besoin de fournir d’effort, illustrant ses propos, par ce qu’il a appelé un suivisme de la Cote d’ivoire, la Libye et même le Mali de la France.
Quelques avis pessimistes
Force est de reconnaitre, qu’en dépit de sa pertinence, la double nationalité suscite bien de paradoxes et de dénonciations.
Autrement dit, pour le cas de figure de la Mauritanie, on est à s’interroger comment se faitil que les citoyens blancs ont droit à ce document trésor au moment où les mauritaniens noirs en sont privés.
En effet, ils sont des milliers de mauritaniens à détenir la nationalité marocaine, tunisienne, saoudienne, espagnole, américaine, française et autres.
Ce sont ceux là-même qui soutiennent la double-nationalité pour la composante maure qui plaident pour que la composante noire en soit privée, dans un sentiment qu’il ne serait pas exagéré de qualifier de racisme d’Etat dés lors où les différents dirigeants avaient érigé en système cette contradiction.
Des opposants farouches à la double nationalité
Des cadres fixés au pays, desquels, les régimes successifs se sont méfiés de l’enrôlement dans la fonction, publique pour combler leurs besoins cruels de faire marcher la machine gouvernementale et administrative sur des rails sains, ont très mal vus, le recours des dirigeants mauritaniens aux compétences dont regorgent leurs frères expatriés, surtout au temps de feu Ely Ould Mohamed Vall et de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Pour ceux-là, aucune fonction de souveraineté n’est compatible avec la double nationalité, comme s’ils veulent rendre ces postes exclusifs aux médiocres et défectueux pseudo cadres formés dans les écoles de la contre-éducation pour présider aux destinés du pays et aggraver son avenir déjà très pitoyable en raison de la mainmise des militaires sur le sérail depuis la fin des années 70 du siècle dernier.
D’autres doutent de la matière grise dont regorge les ressortissants expatriés, décrivant la diaspora mauritanienne en France d’être généralement composée de travailleurs domestiques, d’éboueurs, de serveurs de restos, de livreurs de pizzas, d’ouvriers chez Renault et Peugeot, s’interrogeant où est cette matière grise dont ils parlent et si elle se trouve à Barbès ou à la Goutte-d’or
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NB : L’élément que vous venez de lire est un condensé d’opinions et de commentaires souvent faits sous le sceau de l’anonymat