Initialement placé sous contrôle judiciaire par le pool anti-corruption, avec l’obligation de pointer 3 fois par semaine au commissariat de police pour acter sa présence, l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz s’est vu par la suite imposer de nouvelles restrictions dont l’assignation à résidence qui limite considérablement ses mouvements, réduits, sauf en cas de force majeure, à son domicile.
Toutefois, le collectif de défense de l’ex Chef de l’Etat, Ould Abdel Aziz, évoque dans son plus récent communiqué une contradiction entre les deux mesures restrictives imposées à leur client, s’interrogeant comment, il peut être astreint à rester à domicile (en vertu de l’assignation à résidence) tout en tenant aussi à pointer trois fois par semaine (selon le contrôle judiciaire).
Ces deux mesures « sont contradictoires, car au vu de la première (contrôle judiciaire), il doit quitter son domicile trois fois par semaine, alors que la seconde (assignation à résidence) lui fait interdiction de quitter sa demeure », indique le communiqué publié le mercredi 2 juin courant, en début de soirée par ledit Collectif.
Justifiant les mobiles qui ont conduit l’ancien Chef de l’Etat à faire l’aller-retour à pied de son domicile au commissariat de police, les avocats d’Aziz évoquent ce qu’ils appellent « certaines attitudes provocatrices émanant de personnes habillées en civil au volant de voitures embusquées » devant son le domicile et dont les occupants « se livraient à toutes sortes de fouilles des visiteurs, contrôles intempestifs et autres actes dégradants ».
Le collectif indexe également les mêmes flics déguisés de « s’adonner immanquablement à la filature à tombeau ouvert de la voiture de l’ancien président dès que celui-ci empruntait la sienne pour s’en aller satisfaire aux formalités de présence édictées à son encontre par le pool chargé de l’instruction, filatures qui vont se répéter, occasionnant divers accidents de la circulation ( deux au moins) ».
Le Collectif conclue en disant : « notre client est soucieux de ne pas contrevenir aux décisions judiciaires, et en attendant l’issue des recours déposés à leur encontre, il a décidé de se rendre à pied pour faire acter sa présence auprès des autorités désignées à cet effet ; la loi l’y autorise et aucune décision judiciaire ne lui impose un moyen de déplacement ; il a donc toute la latitude de marcher ou d’utiliser le moyen de déplacement qui lui sied.
Il a été constaté par ailleurs que ce nouveau et intriguant sport fait par l’ancien Chef de l’Etat entre son domicile et le commissariat de police (entre 4 et 5 km) suscite de plus en plus l’engouement de ses soutiens et des curieux, créant un attroupement se déplaçant aux bords de la route, causant des embouteillages et parfois des acclamations.
Itinéraire aller-retour : domicile -Banque mondiale- marche des femmes- présidence Nord- Université-Commissariat de police de Tevragh Zeina Ouest.