C’est l’Union des Forces du Progrès (UFP), qui a annoncé à travers un bref communiqué, publié le lundi 2 aout courant, cette rencontre au palais présidentiel entre son président et opposant modéré et progressiste de longue date Mohamed Ould Maouloud et le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani.
« M. Mohammed Cheikh Ould Ghazouani et M. Mohamed Ould Maouloud ont passé en revue la situation du pays et les principaux sujets d’actualité », ajoute le communiqué, selon lequel, les échanges se sont déroulés « dans une très bonne atmosphère ».
Chacun y va de sa propre interprétation de ce tête-à-tête présentement détendu et cordial, qui n’est pas la première du genre et qui intervient à un moment où le pouvoir ne voit pas le lancement d’un dialogue entre les différents protagonistes politiques mauritaniens une priorité, sous prétexte, selon les propos mêmes de l’homme fort de Nouakchott, qu’il n’y a pas une situation de crise.
Les échanges interviennent par ailleurs en concomitance avec la célébration du second anniversaire de l’accession de Ould Ghazouani au pouvoir, mais surtout après ces voix qui se sont élevées de tous les horizons pour dénoncer le projet de loi portant protection des symboles nationaux et incrimination des atteintes à l’autorité de l’Etat et à l’honneur du citoyen. qui serait une passerelle menant vers l’Etat de privation des libertés et des droits.
Une crainte totalement rejetée par le président Ould Ghazouani dans ses récentes interviews avec des médias étrangers où il s’affiche comme garant des libertés d’expression et de presse.
Reste à savoir comment percevoir « cette bonne atmosphère » dans laquelle Maouloud et Ghazouani se sont entretenus, comme le rapporte l’UFP, si ce dernier n’a pas reçu des assurances catégoriques sur les perspectives d’un dialogue politique entre majorité et opposition, d’une entrée de l’UFP dans le gouvernement ou d’un désistement définitif du pouvoir sur le très controversé projet de loi précité.