Une thèse occidentale complaisamment relayée dans le monde définitivement mise en échec par le représentant de la communauté scientifique mondiale
Le 26 mai dernier, Joe Biden, président des Etats-Unis, avait donné 90 jours aux services d’espionnage de son pays pour trouver l’origine du coronavirus. Sa déclaration officielle ne citait qu’un seul Etat : la Chine. Mercredi, les experts de l’ONU ont confirmé que la COVID-19 ne pouvait pas venir d’un accident de laboratoire en Chine comme l’affirment des Occidentaux. L’OMS souligne l’importance de dépolitiser le débat. Les experts de la santé publique ont exprimé leurs inquiétudes sur le fait que ces spéculations infondées sur l’origine du virus risquent d’approfondir la division au sein de la communauté scientifique et d’entraver les efforts pour mettre un terme à la pandémie.
Des experts de haut niveau affirment que la pandémie de nouveau coronavirus est presque certainement due à un animal et non à une fuite de laboratoire, a rapporté mercredi la chaîne CNN.
Dans un article publié intitulé « Les origines du SRAS-CoV-2 : une étude critique », un groupe de 20 experts de haut niveau des États-Unis, du Royaume-Uni, d’Australie, de Nouvelle-Zélande et d’autres pays a noté que les théories sur une fuite de laboratoire sont presque toutes fondées sur des coïncidences et non des preuves tangibles, selon CNN. « Je pense qu’on peut affirmer que cela n’a pas fui d’un laboratoire », a déclaré Robert Garry, professeur de microbiologie et d’immunologie à l’Ecole de médecine de Tulane, cité par la chaîne.
Dans l’évaluation de la théorie selon laquelle le virus trouverait son origine dans un laboratoire, le rapport a confronté cette spéculation à des enquêtes basées sur des faits tangibles.
Aucune preuve appuyant des allégations occidentales
Le rapport ajoute qu’avant décembre 2019, lorsque le premier cas domestique a été détecté à Wuhan, l’équipe n’a découvert aucun dossier sur des virus étroitement liés au SARS-CoV-2 dans aucun laboratoire, aucun génome suffisamment similaire à celui du virus, ni aucune preuve d’une transmission interhumaine. « C’est la raison pour laquelle, la possibilité d’une culture accidentelle du SARS-CoV-2 en laboratoire est extrêmement faible », indique-t-il.
De plus, les mesures de biosécurité dans les trois instituts impliqués dans la recherche sur les coronavirus à Wuhan étaient toutes adéquates. Aucun membre du personnel n’a été infecté par le virus d’après leurs dossiers médicaux et résultats de dépistage sérologique, note le rapport.
Peter Ben Embarek, le chef de file de l’équipe d’experts étrangers, a fait savoir qu’il était « très improbable que quoi que ce soit puisse s’échapper d’un tel endroit », se référant aux bonnes procédures de gestion de l’Institut de virologie de Wuhan, qui a été accusé à tort dans ces affirmations de fuite de laboratoire.
Dominic Dwyer, un virologue australien et membre de l’équipe de l’OMS, a souligné que les experts avaient pu discuter de nombreuses questions avec les employés du laboratoire à Wuhan, y compris de la biosécurité, des protocoles pour la gestion des matériaux, du suivi sanitaire, des zones de travail spécifique et des analyses sanguines des membres du personnel.
« Avec ces informations, nous avons été convaincus qu’il n’y avait aucune preuve flagrante d’un quelconque problème et qu’une analyse rétrospective appropriée avait été menée pour voir comment le laboratoire avait fonctionné à ce moment-là », a-t-il expliqué après la publication du rapport en mars.
Médias occidentaux démentis par les faits
Depuis la fin du mois de mai, certains médias occidentaux ont mis en exergue un rapport des renseignements américains, qui affirme que trois employés de l’Institut de virologie de Wuhan auraient ressenti des symptômes du COVID-19 dès l’automne 2019.
Cependant, Danielle Anderson, une virologue australienne qui a travaillé à l’Institut jusqu’en novembre 2019, assure que les protocoles de sécurité étaient complets et rigoureux. Aucune des personnes qu’elle a côtoyées à l’Institut n’est tombée malade à la fin 2019.
« Si des personnes étaient tombées malades, je pense que j’aurais été malade également, mais ça n’a pas été le cas. […] J’ai été testée pour le coronavirus à Singapour avant de me faire vacciner et je ne l’avais jamais eu », explique-t-elle.
L’OMS appelle à dépolitiser la recherche de l’origine du virus
Les experts de la santé publique ont exprimé leurs inquiétudes sur le fait que ces spéculations infondées risquent d’approfondir la division au sein de la communauté scientifique et d’entraver les efforts pour mettre un terme à la pandémie.
« Tout le processus [de recherche de l’origine du virus] est empoisonné par la politique. […] Si vous voulez que les scientifiques fassent leur travail, collaborent [et] effectuent leurs recherches dans un environnement exempt de reproches pour trouver l’origine du virus, […] nous demandons que cela soit fait dans un environnement dépolitisé, où la science et la santé sont les objectifs, pas les blâmes ni la politique », a tancé Michael Ryan, le directeur exécutif chargé du Programme de gestion des situations d’urgence sanitaire de l’OMS.
Témoignage