La Mauritanie n’est plus qu’à trois semaines de la tenue d’un scrutin universel décisif en perspective de l’élection du futur Président de la République, entre l’actuel Chef de l’Etat, candidat à sa propre succession et 6 autres concurrents dont 5 issus des rangs de l’opposition, avec des degrés de popularité plus ou moins appréciables et un figurant qui n’est pas à sa première apparition dans le sprint présidentiel à venir.
Malgré cette échéance devenue très proche et l’entrée imminente des candidats dans le vacarme de la campagne électorale, les choses semblent au point mort au niveau de la CENI dont le refus catégorique de répondre positivement à des revendications qui lui avaient été adressées depuis quelques jours par les représentants des candidats de l’opposition, risque de compromettre ces élections.
Il s’agit de doléances portant essentiellement sur un engagement pris précédemment par la CENI d’impliquer les candidats de l’opposition dans sa gestion de bout en bout du processus électoral, afin d’assurer sa crédibilité et sa transparence.
Des revendications relatives notamment à l’accréditation de représentants des candidats engagés dans la course au palais présidentiel, dans les bureaux de vote, les opérations de dépouillement des votes, la rédaction des procès-verbaux…
Même si le boycott de ces présidentielles a de faibles chances d’être observé par les candidats de l’opposition, le fait de cautionner un processus électoral unilatéral et entaché d’irrégularités considérables en termes de préparation et d’instances de supervision, tout porte à croire que se lancer dans un tel sprint présidentiel serait un véritable gâchis, une perte de temps et d’argent pour un scrutin joué d’avance.
En appelant la CENI à moins d’une semaine du début de la campagne à assumer ses responsabilités de Commission indépendante appelée à être à distance égale de tous les candidats et eu égard au lancement de la campagne électorale dans moins d’une semaine, force est de constater que d’ici le jour du scrutin, tous les scénarios, dont les plus inattendus, sont possibles.
En effet, il n y de pire pour un candidat que de réaliser en pleine campagne, qu’il est engagé dans fausse élection voire une mascarade électorale dont le pouvoir cherche à tout prix à organiser pour faire passer son candidat coute-coute, vaille-que-vaille.