Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement Sid’Ahmed Ould Mohamed est revenu ce lundi soir, sur ses récentes et controversées déclarations sur la justice, qui avaient indigné le barreau mauritanien.
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La vidéo qui a suscité débat n’a pas été prise dans son intégralité, a affirmé le ministre au cours de la séance des commentaires faits par des membres du gouvernement des résultats du Conseil des ministres tenu quelques heures auparavant, disant qu’elle n’avait pas également pour but de porter atteinte au pouvoir judiciaire.
Ould Mohamed dont les propos continuent de créer une vive polémique sur la scène politique, au point de contraindre le gouvernement à se prononcer sur ses propos déplacés, après la réclamation d’avocats et de juristes de sa démission ou du moins à s’excuser, a insisté sur le fait que sa déclaration n’avait pas un caractère officiel.
Le ministre Ould Mohamed s’est par ailleurs excusé pour le désagrément causé.
Reste à savoir si ces excuses, qui interviennent après plusieurs jours de l’affront ministériel fait au monde de la justice, seront acceptées par le barreau mauritanien, ou si ce dernier poursuivra son offensive jusqu’à pousser le gouvernement à contraindre Ould Mohamed à des excuses plus explicites.
Le ministre de l’Habitat avait implicité dans un entretien accordé à un média étranger, la suprématie de l’Exécutif au pouvoir judiciaire, portant ainsi atteinte au principe de la séparation des pouvoirs.
Embarrassé par les déclarations du ministre de l’habitat et s’inscrivant en faux contre ses propos, le gouvernement a affirmé par la voix de son Porte-parole, son plein attachement au respect du pouvoir judiciaire, tel que dicté par les principes de séparation des pouvoirs et d’indépendance du pouvoir judiciaire conformément aux exigences constitutionnelles, et aux valeurs et à la culture du peuple mauritanien inspirées par les dispositions de la Chariaa islamique et de ses traditions profondément enracinées.
Le gouvernement s’est également engagé à respecter tous les jugements et décisions rendus par le pouvoir judiciaire.
Ces décisions doivent être mises en œuvre une fois qu’elles remplissent les conditions légales nécessaires, y compris l’épuisement de tous les recours, quels que soient leurs résultats, a-t-il affirmé.