LLe fameux « Appel de Djeol » paraphé pendant le festival culturel de Jowol par le Général-président Mohamed Ould Al-Ghazwani et remis au goût ces derniers jours par les thuriféraires du régime militaire n’est que l’arbre qui cherche à cacher la forêt de l’injustice, de l’impunité, de discrimination et d’exclusion d’une certaine composante nationale et importante du pays.
L’unité nationale oui mais nous sommes contre une certaine unité, l´unité du cavalier et du cheval. Nous voulons d’une unité qui respecte la dignité de chaque Mauritanien et garantisse l’équilibre entre toutes les composantes nationales.
Pour nous, sauver la Mauritanie ne passe pas forcément par l’imposition d’une unité coûte que coûte mais par la mise en place de fondements inébranlables parce que intrinsèquement justes et égalitaires. L’unité, en soi, n’est pas une fin mais un moyen pour construire » le mieux vivre ensemble », dans une Mauritanie viable parce que réconciliée avec elle même.
Le souci de consolidation de « l’unité nationale » dans le respect de nos diversités doit aller au-delà des déclarations d’intention et des simples appels folkloriques sans convictions réelles. Il devra se traduire tant dans l’orientation politique générale de l’Etat que dans les actes concrêts du gouvernement.
Ce qui, pour l’heure, tarde à se matérialiser. Les nominations monocolores, la politique d’arabisation à outrance, les recrutements discriminatoires dans la fonction politique et dans l’armée, les expropriations des terres dans la vallée, le monopole de l’économie nationale par une seule composante nationale, les colonies du peuplement dans le Sud, la promotion des tortionnaires des années de braise, entre autres, sèment le doute dans nos petits esprits pour nous faire croire à la sincérité des termes exposés dans ce fameux appel de Djeol.
Encore des efforts monsieur le Président!
» Rien ne sert de courir il faut partir à point » disait l’autre.
LLC!
Kaaw Touré
Un fils de Djeol et de la Mauritanie.