Selon le journal Sahel Intelligence, citant des experts occidentaux, la décision de l’Algérie d’autoriser la présence croissante de Wagner au Sahel suscite des débats intenses quant aux motivations et aux conséquences de la stratégie algérienne, surtout que la Mauritanie et le Tchad pourraient être les prochaines cibles du groupe paramilitaire russe, après le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
Le journal indique que le président Abdelmadjid Tebboune veut, lui aussi, consolider la présence de Wagner pour renforcer ses relations économiques et énergétiques avec la Russie. Les entreprises russes pourraient potentiellement investir dans des projets d’infrastructures et d’extraction de ressources naturelles, créant ainsi des opportunités économiques à long terme.
L’un des arguments avancés par le chef d’état-major de l’Armée nationale Algérienne, en faveur de l’implication de Wagner, est la nécessité de renforcer les capacités de lutte contre les groupes et les mouvements indépendantistes dans le sud de l’Algérie et le nord du Mali.
Pourtant, Wagner continue d’être pointé pour ses opérations, qui sont souvent entourées de secret, entraînant des préoccupations quant à la transparence et à la responsabilité de ses actions menées dans le Sahel.
Cette opacité alimente également des doutes sur les véritables intentions de l’Algérie, qui avait interdit le survol de son territoire aux avions militaires français, en octobre 2021, pour soi-disant répondre aux déclarations du président français Emmanuel Macron évoquant notamment « un système politico-militaire » au pouvoir à Alger.
En réalité, cette interdiction de survol permettait à Wagner d’acheminer du matériel militaire russe et iranien au Mali après le coup d’état d’Assimi Goïta en mai 2021.
La perspective de l’arrivée de Wagner en Mauritanie et au Tchad est donc suivie avec d’autant plus d’inquiétude que les unités du groupe russe ont acquis une sulfureuse réputation après leurs opérations controversées en Centrafrique, en Syrie et en Libye.