On met aux arrêts l’honorable député, Mariem Cheikh, élue et représentante du peuple, on la traîne devant un commissariat de police, où elle attend, semble-t-il, comme une otage, dans des conditions humiliantes, l’issue d’un imbroglio juridique, depuis plus d’une semaine, le tout dans un silence complice: aucun communiqué pour éclairer l’opinion nationale, ni de l’assemblée nationale, ni du ministère de l’interieur, ni de celui de la justice, ni de son groupe parlementaire, ni du parti Sawab dont elle porte les couleurs, ni de la Commission Nationale des Droits de l’Homme(CNDH), ni de la Commission aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile, ni des organisations des droits de l’homme qui pullulent dans ce pays (exceptée SOS ESCLAVES qui a fait une déclaration sur ce sujet).
Quelles que soient les raisons de son arrestation, il est méprisant, blessant, choquant, révoltant, pour tous ceux qui, comme elle, combattent pour la liberté, l’émancipation, et la démocratie de voir que, pour des mobiles manifestement rétrogrades, on viole la loi, la constitution ou la jurisprudence, pour assouvir une haine contre une député dont le courage est considéré comme un crime de lèse majesté, par un pouvoir, chauvin, imbu d’une mentalité esclavagiste, caractérisé par l’exclusion et la marginalisation des couches déshéritées.
Certes, personne ne doit être au-dessus de la loi ; mais on n’a pas le droit, sous prétexte de procédures judiciaires d’outrager des élus du peuple.
Le cas de la député MARIEM CHEIKH est révélateur de la politique de ségrégation qui sévit en Mauritanie. Il est un indicateur pour ceux qui feignent de l’ignorer, que notre démocratie est formelle, que notre justice est à deux vitesses, qu’il y a des mauritaniens de seconde zone, qu’il y a des justiciables et des domptables et qu’il y a encore en 2024 des » pseudo-citoyens » qui doivent accepter de subir, de se soumettre, voire de se résigner au paternalisme d’un régime rétrograde qui veut imposer à la Mauritanie le néo-esclavage, l’exclusion et la marginalisation.
En tant que député de l’opposition, MARIEM CHEIKH devait bien le savoir et agir en conséquence, avec lucidité et responsabilité, pour éviter de tomber dans le piège de ses détracteurs.
Face à cet incident, on ne peut plus sensible, les autorités devaient jouer la carte de la sagesse, de l’apaisement et du règlement à l’amiable; au contraire, par opportunisme et machiavélisme, elles en ont profité pour faire monter la surenchère, car pour les stratèges de la division pour reigner, c’était une occasion idéale, à ne pas rater.
Nous disons aux instigateurs de cette arrestation déshonorante, que leur manigance est mise à nu, que les vrais patriotes ne sont plus dupes ,et qu’en continuant ainsi à nager à contre courant de l’évolution de la Mauritanie vers une véritable démocratie, ils jouent avec le feu contre l’inévitables liberaion,et émancipation du peuple mauritanien.
Ainsi, nous demandons à qui de droit,et au nom de l’intérêt général, de liberer l’honorable député MARIEM CHEIKH et de laisser la justice suivre son cours normal, dans l’intérêt de tous.
MOHAMED DAOUD IMIGINE