La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a révélé dans son rapport annuel 2021-2022, remis dernièrement au Président Ould Ghazouani, l’absence de formation et de spécialisation chez les magistrats et les agents de justice.
Le budget du ministère de la Justice n’a pas prévu depuis plusieurs années des dotations pour la formation, indique la Commission, disant qu’en dépit de leur importance dans le développement et l’amélioration du travail judiciaire, les stages de perfectionnement à l’extérieur sont devenus également très rares.
Ce déficit de formation est d’autant plus nuisible pour l’appareil, en raison de la présence aujourd’hui aux commandes de tribunaux dans divers domaines commerciaux, pénaux et civils, de magistrats sans aucune qualification ou formation de base, indique ledit rapport.
Malgré les compétences incontestées de certains juges, il n’en demeure pas moins, que d’autres parmi leurs collègues, occupant des hautes fonctions dans la hiérarchie judiciaire et appelés en vertu de leur poste à trancher des litiges complexes tels que le droit maritime, le droit des assurances, le droit pénal, le droit des sociétés , le droit fiscal et le droit administratif, ne jouissent d’aucune formation dans ces spécialités qui relèvent pourtant de leurs prérogatives, poursuit la Commission.
Bon nombre de ces domaines requiert une solide formation universitaire de base soutenue par une vaste expérience, dit la CNDH.
Il est temps de mettre un terme à ce paradoxe de longue date et qui impacte le fonctionnement et l’efficacité des tribunaux, a poursuit la Commission, appelant à créer un système de formation continue pourvu de moyens financiers du budget de l’Etat et complété par les interventions des partenaires.