On n’est pas très au fin du quotidien carcéral de l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, dont la période de confinement arrivera à expiration à la fin de cette semaine.
L’ex homme fort de Nouakchott semble toujours décider à s’investir corps et âme pour montrer à l’opinion que son emprisonnement n’altérera guère sa conviction d’opposant farouche et déterminé de l’actuel pouvoir dirigé par son ancien compagnon et frère d’armes Ould Ghazouani, dont il est l’artisan de l’arrivée au pouvoir.
Ould Abdel Aziz a même refusé dans son intransigeance à recevoir une mission de la commission nationale des droits de l’homme qu’il a lui-même mis en place et dont il a nommé le président en l’occurrence Me Ahmed Salem Ould Bouhoubeiny.
Avec l’absence d’informations exactes sur le quotidien carcéral de Ould Abdel Aziz, sa fille ainée Asma vient d’apporter des révélations sur les conditions de détention de son père.
Mon père a passé 24 heures sans prendre ses médicaments et sans que la famille sache le lieu de sa détention, a-t-elle confié à RFI
Je ne rends pas visite à mon père, parce que je suis autorisée à le faire, mais au contraire pour faire parvenir le repas, dit-elle, précisant qu’elle fait l’objet d’une fouille minutieuse avant d’aller à sa rencontre et de rester près de 5 minutes avec lui, en présence des policiers.
L’ainée de Ould Abdel Aziz reconnait toutefois que ses conditions de détention sont acceptables, mais qu’il lui est interdit de voir les membres de sa famille, d’écouter la radio ou de regarder la télévision.
« Mon père est un homme fort, et il restera inébranlable jusqu’à ce qu’il prouve son innocence », a-t-elle ajouté.
Il s’agit de la première déclaration faite par un membre de la famille de l’ex homme fort de Nouakchott aux médias, après son déféremment en prison.
Ould Abdel Aziz a le droit aux garanties assurées à tout détenu quant aux conditions de détention – si tant est que la procédure est respectée – de communiquer avec les avocats, avait déclaré dernièrement le président de la CNDH Me Bouhoubeiny, cité par le confrère « Adrar-info», soulignant que c’est dans ce contexte qu’intervient sa visite.
Mais Ould Abdel Aziz a déclaré à la police qu’il ne veut pas recevoir la mission de la CNDH, laquelle avait aussitôt passé une déclaration sur ce rejet à l’adresse de l’opinion publique.
Ironie du sort !
Ces révélations faites par Asma Abdel Aziz ressemblent étrangement à celle de la fille de l’ancien président mauritanien démocratiquement élu feu Sidi Ould Cheikh Abdallahi, en l’occurrence Amal Mint Sidi Ould Cheikh Abdallahi (actuellement ministre dans le gouvernement), tenues le 8 aout 2008, sur le sort de son père, renversé deux jours auparavant par Ould Abdel Aziz.
« Je suis inquiète surtout pour la santé et la sécurité de mon père tant qu’il ne sera pas relâché », avait-elle dit à l’époque.
« Je ferais porter la responsabilité à ceux qui le séquestrent s’il lui arrivait quoi que ce soit. Il est parti de chez lui en grande forme », avait-elle souligné.
« Il y a trois jours (avant qu’il ne soit arrêté,), son médecin lui a fait un contrôle et lui a prescrit un antibiotique et de l’Aspégic » (aspirine), a-t-elle ajouté, sans préciser si ce dernier souffrait de maladie ou non, soulignant que pendant qu’il était détenu, l’ancien président avait fait parvenir une note à ses proches, leur demandant de lui faire parvenir ces médicaments, ce qui a pu être fait, selon elle.