L’actualité mauritanienne, dite chaude, ne peut se passer de nos jours du dossier retentissant de l’ancien homme fort de Nouakchott, l’ex président Mohamed Ould Abdel Aziz, actuellement placé en détention à l’école de police dans le centre-ville de Nouakchott.
Si cette affaire n’occupe pas le centre des évènements, elle est toutefois la seconde, le cas échant la troisième info la plus présente dans les médias et les réseaux sociaux.
C’est d’autant vrai, que ce dossier porte non seulement sur un ancien Chef d’Etat, mais aussi sur un immense empire financier dont les secrets n’ont pas encore tous connus.
Il faut mettre en exergue aussi, le puissant lobby de communication partisan de l’ancien président qui inonde les réseaux sociaux d’une part et son collectif de défense qui ponde quasiment chaque semaine un communiqué ou organise une conférence de presse pour rappeler à l’opinion publique nationale et internationale, ce qu’il appelle ‘l’innocence » de son client ou évoque une détention à caractère purement politique.
Passez sous silence un tel dossier chaud dans un entretien qui devait durer 10 minutes et qui s’est finalement poursuivi pendant une heure d’horloge, est, reconnaissons-le un fait intriguant, qui suscite bien des interrogations.
Le journaliste de « L’opinion » Pascal Arault ne pouvait en aucun cas ignorer cette affaire, dès lors où son entretien a touché tous les sujets qui intéressent la Mauritanie, tant sur le plan intérieur qu’extérieur, sans laisser aucun.
En effet, il est question dans cette interview du dialogue, de la lutte anti-terroriste, de la brouille diplomatique entre Rabat et Alger, du Mali, des mercenaires russes, du G5 Sahel, de la France, des coups d’Etats….
Le confrère avait-il été alors porté entre le choix de bénéficier de cette rencontre avec le Président Ghazoauni, lequel été très en son aise, après avoir dépoussiéré l’atmosphère, très prolixe, livrant un entretien riche et diversifié, mais qui a fait aussi l’objet d’une surmédiatisation nationale et internationale.
Ce qui a été favorisé, semble-t-il, par la décision du journaliste de l’Opinion de ranger le dossier Aziz afin de ne pas rater un entretien qui n’est pas offert à n’importe qui, d’un dirigeant plus pragmatique que bavard.