Les nombreux témoignages des rescapés de la prison mouroir de Oualata focalisent l’attention des observateurs à la suite des déclarations de l’ancien directeur d’espionnage mauritanien dans un entretien accordé cette semaine à El Fikr, un site arabe.
De graves contre-vérités de Deddahi Ould Abdallahi contre les dirigeants du premier mouvement de libération africaine de Mauritanie, arrêtés en 1986 pour avoir publié le « Manifeste du négro-mauritanien opprimé ».
Des ouvrages aux rescapés de la prison de Oualata en passant par les éclairages d’historiens mauritaniens, les témoignages des victimes du génocidaire Ould Taya, sont nombreux et viennent contredire les mensonges de l’ancien directeur de la sûreté de l’Etat mauritanien et commissaire de police, révélés cette semaine par un site arabe El Fikr.
Un entretien qui suscite de vives réactions sur les réseaux sociaux qui diffusent en boucle les témoignages des rescapés négro-mauritaniens.
Il s’agit de l’historien-chercheur et écrivain, Bâ Oumar Moussa, arrêté en octobre 1986, Fara Oumar Bâ, président du collectif des rescapés anciens détenus politiques civils torturés, arrêté en octobre 1986, Bâ Mamadou Bocar, député et professeur, arrêté en octobre 1986 et enfin le plus jeune prisonnier, porte-parole aujourd’hui des FPC, arrêté en novembre 1986. Deddahi Ould Abdallahi a centré ses propos sur les dirigeants du premier mouvement de libération africaine de Mauritanie qu’il qualifie d’abord d’étrangers avant de les taxer de racistes.
Des accusations graves de viol de prisonniers Flamistes, de complots contre l’Etat mauritanien à sa fidélité au génocidaire Ould Taya, autant de disqualifications de ce tortionnaire pour parler des années braise et en liberté depuis plus de 45 ans.
Et comme lui d’autres présumés génocidaires du régime de Ould Taya, le général Ould Meguett, chef des armées, le général Mbarek émissaire des Nations-Unis à Bangui, et bien d’autres gradés militaires ne sont pas inquiétés par la justice mauritanienne encore moins par la communauté internationale.
Cette sortie médiatique d’un défenseur de l’idéologie raciste et xénophobe Baathiste, est considérée par les observateurs comme une pré-campagne sur les réseaux sociaux pour diaboliser davantage le président des FPC sur le point de gagner la reconnaissance de son parti à quelques semaines du dialogue national.
C’est en réalité ce qui explique ce tapage sur le Net des extrémistes arabes. Et c’est ce que cachent les déclarations de Deddahi Ould Abdallahi vite rattrapé par l’histoire.
Cherif Kane
NB : titre source : Mauritanie : Deddahi Ould Abdallahi rattrapé par l’histoire