Au moins 65 personnes parmi lesquelles 28 militaires ont perdu la vie dans les incendies qui ravagent depuis lundi soir le nord de l’Algérie, notamment en Kabylie, selon un nouveau bilan fourni mercredi par la télévision nationale algérienne.
« Le bilan des incendies de forêt est passé à 65 morts [28 militaires et 37 civils], pour la plupart dans la wilaya de Tizi Ouzou », a rapporté la télévision, ajoutant que 12 militaires étaient par ailleurs « hospitalisés dans un état critique ».
Ces incendies, pour lesquels les autorités ont évoqué des pistes criminelles, touchent plusieurs régions de Kabylie, notamment Tizi Ouzou. Des images impressionnantes, accompagnées d’appels à l’aide, circulent sur les réseaux sociaux, avec des troncs calcinés, du bétail agonisant, asphyxié, et des villages assiégés.
Sur des images de l’Agence France-Presse, on peut voir des habitants tentant désespérément d’étouffer un départ de feu à l’aide de modestes branches.
Le porte-parole de la protection civile, Nassim Barnaoui, a dit mercredi à la presse que 69 foyers d’incendie au total étaient encore actifs, dans 17 wilayas. Les plus importants se trouvent dans la wilaya de Tizi Ouzou, qui a également connu le plus de pertes humaines.
Une cinquantaine d’incendies « d’origine criminelle » et attisés par un épisode de canicule ont débuté lundi soir dans le nord de l’Algérie, notamment en Kabylie, selon le ministre de l’Intérieur Kamel Beldjoud, qui s’est rendu accompagné d’une délégation ministérielle à Tizi Ouzou, l’une des villes les plus peuplées de la région. « Cinquante départs de feu en même temps, c’est impossible. Ces incendies sont d’origine criminelle », a affirmé le ministre de l’Intérieur.
L’Algérie connaît un été caniculaire marqué par une raréfaction de l’eau dans le pays. Les services météorologiques prévoient mardi des températures allant jusqu’à 46 degrés. Lors d’un conseil des ministres tenu le 25 juillet, le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné l’élaboration d’un projet de loi punissant sévèrement les auteurs d’incendies criminels de forêts, avec des peines allant jusqu’à 30 ans de prison ferme, voire la perpétuité si l’incendie a causé la mort d’individus.
afp