Le Sénégal a fait son entrée mardi 25 octobre au sein du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), parfois appelé « l’Opep du gaz », lors de la réunion de son conseil ministériel au Caire. Le pays sera un membre observateur pendant un an avant d’en devenir le 20e membre de plein droit dès 2023 et l’entrée en production du gisement Grand Tortue Ahmeyim (GTA), un méga-projet d’exploitation gazier à cheval sur la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie. Au total, 500 milliards de mètres cubes de gaz ont été découverts en 2016.
Le GECF, moins connu que l’organisation des pays producteurs de pétrole pèse tout de même 70 % des réserves mondiales de gaz et 43 % de la production.
La guerre en Ukraine a rebattu les cartes
Le Sénégal a récemment découvert des ressources pétrolières et gazières et nourrit grâce à elles l’espoir de richesse et d’industrialisation. Dakar ne veut en aucun cas y renoncer, malgré la pression des pays occidentaux et l’arrêt par ces derniers du financement des projets d’exploitation des énergies fossiles à l’étranger au nom de la lutte contre le réchauffement climatique.
Le président sénégalais Macky Sall dénonce régulièrement « une injustice » et déploie une diplomatie active pour justifier le début de l’exploitation à partir de 2023. « N’étant pas les plus grands pollueurs puisque n’étant pas industrialisés, il serait injuste dans la recherche de solution (au réchauffement) qu’on veuille interdire à l’Afrique d’utiliser les ressources naturelles qui sont dans son sous-sol », avait-il martelé en mai lors de la visite du chancelier allemand Olaf Scholz.
Et le message semble d’autant plus à même d’être écouté par les Européens que ceux-ci, frappés par la crise énergétique, cherchent à diversifier leurs approvisionnements depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L’Allemagne, ou encore la Pologne, ont d’ores et déjà exprimé leur intérêt pour le gaz sénégalais. Cependant, il faudra certainement renégocier, car les premières livraisons de gaz sénégalais sont réservées pour le marché asiatique. « Nous sommes prêts, nous Sénégal en tout cas, à travailler dans une perspective d’alimenter le marché européen en GNL », a assuré le président Macky Sall au chancelier Olaf Scholz, à Dakar, le 22 mai. Les champs partagés avec la Mauritanie dans l’Atlantique devraient produire 2,5 millions de tonnes de GNL par an à partir du dernier trimestre 2023, puis 10 millions à partir de 2030.
Par Le Point Afrique
* Titre source : GECF : le Sénégal trace son sillon parmi les pays exportateurs de gaz