Le président du Niger, Mohamed Bazoum, a été destitué, a annoncé tard mercredi soir un groupe de soldats à l’antenne de la télévision publique nigérienne.
« Nous, forces de défense et de sécurité, réunis au sein du CNSP, avons décidé de mettre fin au régime que vous connaissez », celui du président Bazoum, a déclaré le colonel-major Amadou Abdramane, entouré de neuf autres militaires en tenue. Mohamed Bazoum était confronté à une tentative de prise de pouvoir par la force et retenu dans sa résidence depuis mercredi matin.
« Toutes les institutions » sont suspendues, ont également indiqué les militaires putschistes. Les frontières du Niger sont désormais fermées et un couvre-feu est instauré « jusqu’à nouvel ordre
Mohamed Bazoum était retenu mercredi dans son palais présidentiel de la capitale du Niger, Niamey, par des membres de la garde présidentielle, selon une source sécuritaire.
Outre la Cédéao, la tentative de coup d’Etat a été fermement condamnée par l’ONU, l’Union africaine (UA), l’Algérie, l’Union européenne, les Etats-Unis et la France.
« Nous exigeons spécifiquement que les membres de la garde présidentielle libèrent le président Bazoum et s’abstiennent de toute violence », indique un communiqué du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, rappelant que le Niger est « un partenaire crucial » pour les Etats-Unis.
« Au terme des pourparlers, la garde présidentielle a refusé de libérer le président, l’armée lui a lancé un ultimatum », a déclaré une source proche de la présidence sous couvert de l’anonymat, à la suite d’un « mouvement d’humeur » de membres de la garde présidentielle qui ont bloqué l’accès de la présidence à Niamey.
Tirs de sommation
La garde présidentielle a dispersé en fin de journée à Niamey par des tirs de sommation des manifestants favorables au président Bazoum, a constaté un journaliste de l’AFP. Les manifestants tentaient de s’approcher de la présidence où le chef de l’Etat est retenu quand ils ont été dispersés.
Dans un message publié sur Twitter – rebaptisé « X » – ensuite supprimé, la présidence du Niger avait indiqué que « des éléments de la garde présidentielle (GP) ont engagé un mouvement d’humeur anti-républicain et tenté en vain d’obtenir le soutien des forces armées nationales et de la garde nationale ».
« L’armée et la garde nationale sont prêtes à attaquer les éléments de la GP impliqués dans ce mouvement d’humeur s’ils ne reviennent pas à de meilleurs sentiments », ajoutait la présidence en affirmant que « le président de la République et sa famille se portent bien ».
Des soldats dans des pick-ups équipés de mitrailleuses, étaient visibles devant le siège de la télévision publique à Niamey et dans les rues y menant, sans toutefois entraver la circulation, a constaté un journaliste de l’AFP.
Agences