L’exploitation du gisement gazier Grand Tortue-Ahmeyim, à cheval entre la Mauritanie et le Sénégal, devrait débuter en 2024. Les villages de pêcheurs espèrent en tirer profit mais redoutent les impacts d’une telle activité réputée polluante sur les ressources halieutiques.
Le théâtre d’extraction de ces nouvelles ressources gazières, dans la commune de Ndiago, prés de Saint Louis du Sénégal, est habité par une communauté de pêcheurs répartis entre 41 villages.
Ces populations sont tiraillées par la crainte de voir cette nouvelle activité réputée polluante s’installer et l’espoir que les entreprises chargées de l’exploitation de ce champ respectent leur responsabilité sociale.
A terme, la production du gisement gazier Grand Tortue-Ahmeyim devrait atteindre les 10 millions de tonnes de gaz par an dans le cadre d’un partenariat entre BP, le pétrolier américain Kosmos Energy et les sociétés mauritanienne SMH et sénégalaise Petrosen.
Boydiel Ould Houmeid, maire de la commune de Ndiago, ancien ministre des Pêches et de l’économie maritime, salue la découverte des nouvelles ressources gazières et la perspective de leur exploitation dans le cadre d’un partenariat exemplaire avec le Sénégal.
Sur la base des concertations entamées depuis longtemps avec BP, il exprime de nombreuses attentes dans le cadre de la responsabilité sociétale, qui permettra aux communautés de jouir des retombées de ressources extraites de leur terroir, au même titre que toutes les autres composantes du pays.
Ibrahima Sarr, responsable d’une organisation sous régionale de pêcheurs artisanaux, insiste sur les enjeux liés à la préservation des ressources halieutiques, notamment les petits pélagiques, dont le stock est dangereusement menacé depuis plusieurs années.
Il reconnait l’impact moins nocif des activités d’extraction du gaz par rapport au pétrole, tout en mettant en garde contre l’intensification des activités des navires charriant des rejets polluants, dans le cadre de l’exploitation du nouveau port de Ndiago.
Dah ould Zeidane, conseiller municipal de Ndiago, émet le vœu de voir les entreprises qui seront en activité sur le site apporter leur contribution afin de palier les nombreux manquements en matière de services sociaux de base au profit de communautés villageoises qui vivent à la fois prés du Fleuve Sénégal et de l’océan atlantique, conformément aux dispositions convenues entre les deux parties.
Selon les estimations, les ressources probables récupérables sont estimées entre 15 et 20 TCF (Trillon cubic feet), soit entre 420 et 560 milliards de mètres cubes de gaz naturel. Sur 20 ans d’exploitation, ce gisement devrait générer entre 80 et 90 milliards de dollars de recettes pour la Mauritanie et le Sénégal.
Ndarinfo