Le 9 avril 1989 est une date tragique et inoubliable. Suite à un banal incident entre éleveurs Mauritaniens et cultivateurs Sénégalais, le garde frontalier mauritanien Khreibishe Ould Eyde à la gâchette facile, trouve un prétexte pour tirer à bout portant sur des pauvres paysans sénégalais désarmés de Diawara. Bilan: 2 morts (Moussa Sakho et Fousseynou Sakho). 3 blessés graves (Lansana Peinda Sakho, Congo Koné et Lassana Niamé Ba), 12 otages pris et emprisonnés à Selibaby.
Vous connaissez la suite: le sourire cynique du tristement célèbre ministre de l’intérieur mauritanien colonel Djibril Ould Abdallah dit Cimper à Dakar devant la presse( le 18 avril). Révolte des jeunes sénégalais, pillage des boutiques et lynchage des maures à Dakar ( 19 avril). Nouakchott réplique par des pogroms anti noirs à Nouakchott et Nouadhibou ( 24 et 25 avril).
Rapatriement des populations, les larmes du président Abdou Diouf au CTO de Grand Yoff ( le 28 avril), le fameux discours du colonel Taya ponctué et saccadé par son fameux « Nul n´ignore », ( 7 mai), la rupture diplomatique entre le Sénégal et la Mauritanie( le 21 août). Des centaines de morts de part et d´autre du fleuve, des déportations massives des populations noires au Sénégal et au Mali et le début d’une longue traversée du désert pour la communauté négro-mauritanienne devenue depuis « sans papiers, ni patrie, sans travail », autrement des « Palestiniens de l´Afrique de l´Ouest » pour reprendre la belle formule de notre regretté ami et frère Sennen Andriamirado de Jeune Afrique.
Non à l’oubli!
LLC!
Kaaw Touré.