Le meeting de l’Union Pour la République (UPR), le parti au pouvoir, a été un porte-malheur pour le régime du Président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, en voulant mettre en exergue des faux acquis à son crédit, au moment où les députés étaient mécontents du bilan de deux ans de gouvernance de l’homme d’Etat.
Même s’ils voulaient encore accorder des chances au pouvoir pour se ressaisir et rebondir, surtout au lendemain des assurances faites par l’homme fort de Nouakchott à Ouadane et tout récemment à Chami, la cité aurifère, les parlementaires ne pouvaient plus patienter après ce meeting de l’UPR, qui semble avoir été à la raison de leur brusque sorties de leurs réserves, après que le parti au pouvoir ait fait l’apologie d’un système défaillant, sauf que pour le cas précis de la Mauritanie, l’expression « le poisson pourrit par la tête », serait relativement inappropriée.
C’est d’autant vrai que les acteurs politiques de l’opposition, qui peuvent être considérés comme un véritable baromètre de la gouvernance, à la différence de la Majorité, plutôt versée dans la déformation et l’embellie de la médiocrité des dirigeants, le Président Ould Ghazouani n’est globalement pas un mauvais dirigeant, mais qui doit prendre conscience du constat général « peut mieux faire » d’une part et le ras-le-bol, d’autres part des exclus à tous les niveaux politiques, économiques et sociaux .
Mais c’est le fait que l’homme fort de Nouakchottl est otage d’une clique de caïmans politiques et de lobbys affairistes, clientélistes, népotistes et régionalistes sans foi ni loi, il n’arrive pas, en dépit de ses bonnes intentions de construire le pays et de réparer les injustices et les inégalités ainsi que d’assainir la République, de se libérer de cet environnement foncièrement malsain.
Résultat : des députés ont rompu le silence et ont tiré hier lundi 26 décembre courant à boulets rouges sur le pouvoir, au cours de la plénière consacrée par l’Assemblée nationale à la discussion du projet de budget 2022.
Je souhaite que le gouvernement, les députés ou la majorité me citent un seul acquis réalisé par le président Mohamed Ould Ghazouani depuis son arrivée au pouvoir il y a plus de deux ans, s’est interrogé le parlementaire et avocat maitre El-Ide Ould Mohameden, cité par le portail Cridem.
« Je n’ai vu aucune réalisation du président depuis son investiture, en dépit de l’écoulement de la moitié de son mandat », a-t-il affirmé, disant chercher qui peut lui montrer cet acquis !
Les chiffres mentionnés dans le budget annuel de l’Etat n’ont aucune valeur en l’absence de réelles garanties permettant de les mettre à l’abri de la corruption, a affirmé quant à lui, le parlementaire et président du parti Sawab, Abdessalam Ould Horma.
L’augmentation effectivement enregistrée ou prévue revient à la flambée des prix des denrées essentielles exportés par le pays suivant des fluctuations internationales et n’a pas de rapport avec les politiques gouvernementales, a ajouté Ould Horma, soulignant que ces produits peuvent chuter à tout moment.
Les efforts insuffisants déployés par le gouvernement et les gros problèmes auxquels la société est exposée, conduisent certains milieux à ne plus avoir cet optimisme fondé sur le gouvernement et à douter qu’il soit réellement un gouvernement de rupture avec la corruption, a affirmé le député El Khalil Dedde.
« Encourageant, le récent discours du président Ould Ghazouani doit être matérialisé sur le terrain et ne pas rester un simple slogan », a précisé Ould Dedde.
« Le gouvernement a déployé des efforts importants, comme la lutte contre la pandémie, la prise de certaines mesures sociales et l’amélioration relative de la sécurité à Nouakchott », a-t-il souligné, faisant toutefois remarquer, qu’il existe encore des foyers de la criminalité et de la drogue, citant à titre d’exemple, la Kebba des jeunes à Mellah et Dar Naïm.
Ce sentiment de désolation généralisée des députés de l’opposition, qui sont les seuls à s’exprimer en fidélité de leur conviction et à la différence de ceux de la Majorité ou du parti au pouvoir, réputés par l’art de falsifier la réalité du terrain et de veilleur toujours à la présenter, sous de bons auspices, à valeur d’une sonnette d’alarme faite au pouvoir.
C’est aussi un cinglant désaveu de la sortie tambours battant de l’UPR et de son meeting de l’Iniquité, peut-on se permettre de dire, en attendant que le Président investit réellement le terrain politique, économique et social afin de l’assainir avec le soutien d’honnêtes mauritaniens dont le pays regorge, notamment parmi la diaspora, encore immunisé contre la corruption, le népotisme et autres maux, tout en étant armé du savoir capable de révolutionner le pays
Avec cridem