Le président Macky Sall réunit un conseil des ministres ce 14 février. Le pouvoir est confronté à la pression de l’opposition et la société civile sénégalaises qui rejettent le report de la présidentielle, mais aussi de Washington et de Paris pour mettre fin à la crise. Des rumeurs de projet d’amnistie circulent sans aucune confirmation officielle.
Le président sénégalais Macky Sall réunit mercredi un conseil des ministres scruté comme rarement, sous les incitations étrangères et nationales à mettre fin à la dangereuse crise provoquée par le report de dernière minute de la présidentielle.
Le président Sall fait face aux incitations d’importants partenaires internationaux, de l’opposition et de la société civile à renoncer au report au 15 décembre de l’élection initialement prévue le 25 février. Il est confronté aussi aux appels de ceux au Sénégal qui, pour ou contre le changement de calendrier, s’inquiètent du risque de tumulte et le pressent d’emprunter les voies de l’apaisement.
(Re)lire Sénégal : de la difficulté de faire la lumière sur les victimes lors des manifestations
Le conseil des ministres hebdomadaire s’annonce comme un jalon de l’une des plus graves crises traversées depuis des décennies par ce pays volontiers vanté pour sa stabilité. Trois sources proches de la présidence en ont confirmé la tenue.
Le monde politique bruisse de la possibilité d’une amnistie qui pourrait être discutée en conseil des ministres avant de faire l’objet d’un texte à adopter par le Parlement. Il s’agirait d’effacer les infractions commises dans le contexte des troubles qu’a connus le Sénégal depuis mars 2021. Ils ont fait des dizaines de morts et donné lieu à des centaines d’arrestations.
L’un des principaux candidats annoncés à la présidentielle de 2024, Ousmane Sonko, mais aussi son second à la tête du parti Pastef dissous, Bassirou Diomaye Faye, sont détenus depuis 2023. M. Sonko est présenté comme le principal bénéficiaire potentiel d’une amnistie.
Alioune Tine, cité avec Pierre Goudiaby Atepa comme deux personnalités de la société civile ayant joué les bons offices entre la présidence et le camp de M. Sonko, a déclaré dans les médias que ce dernier serait libéré dans les prochains jours.
Aucun responsable gouvernemental n’a confirmé de tels pourparlers ou l’existence d’un projet d’amnistie.
TV5monde