Très attendu, il ne verra finalement jamais le jour. Sanofi a annoncé ce mardi abandonner les essais sur son vaccin à ARN messager contre le Covid-19, qui n’ira donc pas en phase 3 d’essais, la dernière étape avant une commercialisation.
Le laboratoire français n’interrompt par pour autant le développement de son autre vaccin contre le virus, fondé sur une protéine recombinante et développé avec le britannique GSK, et dont les résultats de la phase 3 sont toujours attendus avant la fin de l’année.
Des bons résultats mais trop tard
Malgré des résultats intermédiaires positifs pour la phase 1-2 de l’essai de son vaccin à ARN messager, Sanofi juge que celui-ci arriverait trop tard sur le marché, alors que 12 milliards de doses de vaccins anti-Covid auront été produites au total d’ici la fin de l’année.
Les données initiales de l’essai mené sur la technologie de l’ARN messager montrent une séroconversion, c’est-à-dire la fabrication d’anticorps, chez 91% à 100% des participants, deux semaines après la deuxième injection, indique Sanofi. Ces résultats positifs se vérifient pour les trois dosages qui ont été testés. En outre, aucun effet secondaire n’a été observé et le profil de tolérance est comparable à celui d’autres vaccins Covid-19 à ARN, comme ceux développés par le tandem germano-américain Pfizer-BioNTech et par la biotech américaine Moderna. Avec cette technologie, le laboratoire voulait évaluer la capacité à engendrer une réponse immunitaire. « Or, celle-ci est forte », a commenté Thomas Triomphe, le vice-président de la branche vaccins de Sanofi.
Développement de la technologie ARN pour l’avenir
Sanofi travaillait depuis mars 2020 avec Translate Bio sur ce vaccin, et a même racheté début août cette biotech américaine pour quelque 2,7 milliards d’euros. Toutefois, « le besoin n’est pas de créer de nouveaux vaccins Covid-19 à ARN, mais d’équiper la France et l’Europe d’un arsenal de vaccins à ARN messager pour une prochaine pandémie, pour de nouvelles pathologies », ajoute Thomas Triomphe. Par conséquent, Sanofi ne développera pas de phase 3 pour ce vaccin, car « il n’y a pas de besoin de santé publique d’avoir un autre vaccin à ARN messager », poursuit-il.
Sanofi dit en revanche vouloir développer des vaccins avec cette technologie contre d’autres virus, sans effet secondaire et avec moins de contraintes au niveau de la température de conservation.
L’EXPRESS