Ce mardi 7 mars courant correspond à la seconde journée de coupure de l’internet en Mauritanie. Une décision prise hier par les autorités de Nouakchott après avoir échoué d’arrêter les terroristes en cavale, ayant parvenu le dimanche soir dernier vers 21h à s’évader, en tuant d’abord deux vigiles et en dissuadant par la suite, les autres gardes à battre en retraite.
Les autorités sont venues en rajouter une couche à cet amateurisme sécuritaire, en coupant l’internet, avec ce que cela implique comme désagrément pour tout le monde, dont la simple ménagère.
En effet, toutes les communications Internet sans fil avaient ainsi coupé après cet incident. Ce qui conduit au gel de milliards d’ouguiyas, servant d’oxygène en circulation permettant aux poumons de la fragile économie mauritanienne (à entendre par là économies formelles et informelles) à respirer et à se maintenir en vie plus longuement et par conséquent à faire basculer le pays dans un état d’agonie économique lente et aux lourdes conséquences.
En effet, l’internet qui sous-tend la course effrénée vers le numérique pour se moderniser, se développer et être au diapason de l’industrialisation, ne permet pas de nos jours un retour en arrière, non plus un arrêt, dès lors où il se développe constamment, à une grande vitesse et passe d’une journée à une autre à une nouvelle forme d’exploitation qui rend toutes les précédentes caduques.
Personne n’ignore cette vérité, que l’internet lui rappelle régulièrement à l’invitant à réactualiser et à faire des mises à jour.
Les coupures administratives d’internet avaient coûté depuis 2015 l’équivalent de 200 millions d’euros aux pays d’Afrique subsaharienne, rappelle-t-on.
Les coupures d’internet, même de courte durée, perturbent la croissance économique, interrompent des services essentiels, minent la confiance des investisseurs et dégradent l’image du pays, d’où la nécessité pour les gouvernements africains, selon l’étude précitée de s’interdire ce genre de fermetures.
36 jours d’interruption administrative du web ordonnée depuis 2015 en Ethiopie avaient coûté au pays 123 millions de dollars (environ 103 millions d’euros) », précise l’étude susmentionnée.
Toute cette grosse bêtise et ce préjudice économique et social énorme causés par le régime de Nouakchott aux économies mauritaniennes, dans l’unique but d’arrêter 4 terroristes dont la fuite dès le départ illustre à bien des égards le laxisme des services de sécurité et leur manque de responsabilités face à leurs obligations.
Il est urgent pour les autorités de rétablir l’internet qui est devenu lui aussi une révolution de développement, qui n’a rien à envier aux autres économies susceptibles de déclencher le décollage comme l’agriculture et l’industrie ; l’internet qui est devenu la source de vie de tous les acteurs et dont la coupure irréfléchie constitue une privation du citoyen de son bien-être et de l’un de ses moyens de subsistance.
Force est de reconnaitre enfin, que cette coupure de l’internet qui se poursuit pour la seconde journée consécutive aura des séquelles économiques considérables et peut être difficiles à surmonter à l’avenir, surtout en ce qui concerne ces vecteurs de développement tant formels qu’informels à forte dépendance du web qui ont viré depuis hier au rouge.