Quelque 150 chefs d’entreprise mauritaniens ont fait le déplacement à Casablanca pour la seconde édition du Forum économique Maroc – Mauritanie tenue le 20 septembre avec la participation de plus de 300 décideurs publics et privés.
Cette rencontre vise à hisser le partenariat économique à un niveau supérieur à travers une plus forte mobilisation du secteur privé. Les deux communautés des affaires ont déjà identifié, sur le terrain, les secteurs qui peuvent être au cœur de la dynamisation des relations économiques. Le temps est donc à l’action !
Carton plein pour la seconde édition du Forum économique Maroc-Mauritanie tenue le 20 septembre à Casablanca. Inaugurée par Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie et des finances, cette rencontre a connu la participation de plus de 300 décideurs publics et privés dont une délégation de 150 chefs d’entreprise mauritaniens conduite par le président de l’Union nationale du patronat mauritanien (UNPM), Mohamed Zein El Abidine Cheikh Ahmed.
Pour la ministre, ce forum est venu consacrer la nouvelle dynamique de coopération entre les deux pays et vise à hisser les relations économiques à un niveau supérieur.
Les échanges commerciaux entre les deux pays sont estimés à seulement 2,3 milliards de DH, ce qui est en deçà des ambitions communes. «Notre rencontre d’aujourd’hui intervient dans une conjoncture mondiale marquée par des défis multiples.
Alors qu’on commençait à entrevoir une éclaircie économique, le conflit en Ukraine a entravé la relance tant attendue, notamment celles de notre continent, entraînant une inflation et un choc énergétique sans précédent.
Et c’est dans des circonstances comme celles-ci que la coopération régionale prend tout son sens», a souligné Chakib Alj. Pour le président de la CGEM, le socle de la coopération bilatérale est bien établi. Le temps est donc aujourd’hui à l’action.
Les deux communautés des affaires ont déjà identifié, sur le terrain, les secteurs qui peuvent être au cœur de la dynamisation des relations économiques, ainsi que les opportunités qui en découlent.
Il s’agit, en premier lieu, de l’agriculture, qui est primordiale au vu de la nécessité de garantir la sécurité alimentaire des deux pays, mais également en raison des opportunités de transformation et de création de chaînes de valeurs complémentaires.
Sur ce volet, le président de l’UNPM a indiqué qu’il existe des opportunités prometteuses d’investissement dans le domaine de l’agriculture. Un secteur peu valorisé en Mauritanie à cause de plusieurs contraintes : seulement 15% de terres arables sont exploitées. Suit le secteur halieutique. Les produits de la pêche représentent 25,8% des exportations totales de la Mauritanie.
Les deux parties ambitionnent de travailler ensemble et investir dans la création de plus d’usines de transformation et de fabrication de produits de la pêche à forte valeur ajoutée, répondant aux exigences des marchés internationaux. Et ce n’est pas tout. Un autre secteur tout aussi crucial est celui de l’énergie.
Pour Chakib Alj, la Mauritanie dispose d’un potentiel géographique et climatique adéquat pour réussir sa transition énergétique, couvrir ses besoins en énergies renouvelables et réduire ses coûts de production.
À cet effet, les entreprises marocaines sont prêtes à mettre à profit leur importante expérience dans ce domaine pour construire, en partenariat avec les acteurs locaux, des unités solaires et éoliennes, mais aussi des projets relatifs à l’hydrogène.
Mais pas que les renouvelables. D’après Abderrahmane Ould Atigh, trésorier général de l’UNPM, le gaz mauritanien va entrer dans sa phase de production en 2023, avec la mise en service du champ gazier Grand Tortue-Ahmeyim (GTA).
En outre, la coopération dans les domaines de la santé et de l’industrie pharmaceutique devient nécessaire pour anticiper les chocs sanitaires et répondre aux besoins des populations.
L’investissement dans des hôpitaux, dans des unités de production de médicaments, dans la recherche scientifique et dans le développement pourrait être au cœur de la coopération mauritano-marocaine.
Selon Lamia Tazi, président-directeur général de Sothema, à ce jour, 5 laboratoires marocains exportent vers la Mauritanie pour environ 5 millions d’euros sur un total d’importations du pays en médicaments de 80 millions d’euros.
En plus de ces secteurs stratégiques, les opportunités d’investissements résident également dans les infrastructures logistiques et de transport pour le développement des échanges commerciaux entre les deux pays, mais aussi intra-africains afin de garantir une meilleure intégration régionale des chaînes de valeurs. S’ajoute à cela la facilitation de l’accès au financement, afin d’encourager l’investissement à destination des deux marchés et plus largement en Afrique.
Lematin.ma