En moins de dix ans, la ville américaine de Hamtramck dans le Michighan est passée de symbole du multiculturalisme à berceau du communautarisme.
Le 13 juin, le conseil municipal de la ville de 28 000 habitants, désormais exclusivement musulman et socialement conservateur, a adopté une loi interdisant l’affichage de drapeaux ethniques, religieux, raciaux et politiques, à commencer par le drapeau LGBTQ + sur les propriétés publiques de la ville.
Selon le Guardian, le conseiller municipal chargé de cette résolution, Mohammed Hassan, aurait assuré à des soutiens de la cause LGBTQ + « travaille [r] pour le peuple, pour ce que la majorité du peuple veut ». Le conseil municipal soulignant que cette décision n’avait rien de discriminatoire, mais visait au contraire à refléter le « caractère international de la ville ». Après le vote du 13 juin, certains internautes sont allés jusqu’à saluer sur les réseaux sociaux une « ville sans pédés (sic) »…
Sans surprise, la décision a suscité l’ire d’une partie des résidents de Hamtramck, et au-delà – certains Américains tançant sur les réseaux sociaux une « décision stupide et à côté de la plaque ». « Il y a un sentiment de trahison », a déclaré l’ancienne maire polonaise-américaine.
En 2005 alors que le conseil municipal était majoritairement chrétien – avait adopté une ordonnance autorisant la diffusion de l’appel à la prière musulman depuis les mosquées de la ville cinq fois par jour ainsi qu’une ordonnance permettant le sacrifice d’animaux dans les arrière-cours, malgré le fait que certains habitants de la ville s’en sont émus. Et tandis que la gauche confondait multiculturalisme et communautarisme, de surprenantes alliances se sont nouées. D’autres villes américaines ont adopté des interdictions similaires pour les drapeaux arc-en-ciel, mais celles-ci sont en grande majorité politiquement conservatrices.
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