Depuis plus de trois décennies, le 28 novembre est devenu non plus la fête de l’indépendance comme le voulait les pères fondateurs du pays, mais désormais le symbole du fossé entre le pouvoir militaire et ses soutiens d’une part, et la majorité silencieuse du pays d’autre part.
En effet, ce 28 novembre 1990, pour célébrer ce qui devait rester comme symbole de notre indépendance, le pouvoir raciste de Muawiya n’a trouvé rien de plus beau que d’offrir en cadeau au criminel président le sacrifice de 28 braves soldats noirs à la base désormais sinistre d’Inal.
Depuis cette date, pour les centaines de rescapés et les ayants droit des disparus, pour la majorité du peuple mauritanien épris de paix, de justice, d’égalité et d’unité, cette journée est désormais le symbole d’un deuil national.
34 ans après ces pendaisons ayant souillé le jour de l’indépendance, la Mauritanie n’arrive toujours pas à panser ses plaies ; elle vit avec ses démons intérieurs : les déportations de 1989, les fosses communes de Wothie, de Sori-Malé, les licenciements abusifs, la spoliation des biens et du bétail, hier ; et, aujourd’hui, l’enrôlement décrié et l’accaparement continu des terres.
La souillure ayant terni ce 28 Novembre 1990 a créé un fossé entre Mauritaniens ; cette date étant devenue une journée de deuil pour d’aucuns.
Devant une telle situation, la Coalition Vivre Ensemble (dont le combat pour l’unité nationale et la cohésion sociale est un sacerdoce) exige que les dommages engendrés par le génocide (appelé par pudeur « passif humanitaire ») soient réglés, dans les plus brefs délais, sur la base des quatre Devoirs propres à la Justice transitionnelle : Vérité, Justice, Réparation et Mémoire (Garanties de Non-répétition) ; par la mise en place d’une Commission créée par une loi organique abrogeant la loi d’amnistie de 1993.
Ce qui se passe à nos frontières et au-delà en Afrique et ailleurs devrait nous servir de leçon. La Mauritanie ne mérite pas la soudanisation ou la somalisation même si désormais tous les ingrédients d’une exposition sociale et politique sont réunis.
La responsabilité est dans le camp du pouvoir.
Fait à Nouakchott
Le 28 novembre 2024
La Commission Exécutive