« Ils se nient en tant que colons alors que la colonisation arabe de l’Afrique a été pire que celle des européens car Ils castraient les hommes » Abdel Aziz Baraka Sakin, écrivain
Le coup d’Etat au Niger ou la mort hier du chef de Wagner ne doivent pas nous faire oublier le génocide en cours dans le désert lybien. Il a déjà eu lieu par le passé dans le désert algérien. On sait les conditions de vie des migrants noirs dans les centres de rétention au Maroc et en Algérie.
On les appelle « subsahariens » pour masquer le caractère raciste de ces chasses des noirs pour les violer, les voler avant de les lyncher ou les livrer à une mort certaine en les abandonnant sans eau dans le désert. Et tout cela sous le regard indifférent de l’UA, de la CÉDÉAO et de la communauté internationale.
Les africains s’indignent de moins en moins, une actualité en remplace une autre. Mais sommes-nous conscients de la véritable cause du calvaire des Noirs au Maghreb ou au Moyen-Orient ? Le silence sur 14 siècles de traite arabo-islamique, halalisée et argumentée par des hadiths (paroles attribuées au prophète), des écrits de théologiens ou de de penseurs arabes.
La traite arabo-islamique, commencée dès le 7ème siècle, a été pire que la traite chrétienne puisque l’Afrique était moins peuplée à cette époque et ils castraient les mâles qu’ils capturaient. Voilà pourquoi il n’y a pas de diaspora noire au Moyen-Orient comme on peut en trouver aux Amériques.
Cette mentalité très négrophobe en terre arabe tire sa plus lointaine origine dans la fable de Noé/Nouh, un tronc commun aux livres abrahamiques. Moi-même, petit, j’avais entendu un cheikh tékrourien la raconter. Je la résume : Noé était saoul, il a dormi et s’est réveillé très tard. Le premier enfant à le trouver dans cet état(je ne donne pas de nom), au lieu de couvrir les parties intimes de son père, courut alerter ses autres frères qui vinrent, à reculons, couvrir Noé. Et Noé dit à ce fils que sa descendance sera esclave des autres. Ce fils fut peinturé noir par on ne sait quel miracle. Pas besoin de lire Malcolm X ou d’écouter Farakhan pour comprendre ces falsifications de fables pour réduire en esclavage le peuple noir. Malheureusement, avec l’aliénation, il ya des noirs qui croient qu’ils ont été maudits, c’est même la chute de beaucoup de conversations dans les réseaux sociaux ou en reel.
J’aimerais voir avant ma mort la reconnaissance par les États et monarchies arabes du génocide arabo-islamique.
Les juifs n’ont pas génocidé les africains, même si ils ont mal accueilli les falachas, juifs noirs d’Ethiopie rapatriés en Israël par pont aérien. La plupart des états chrétiens ont reconnu l’esclavage comme crime contre l’humanité. À qui le tour de demander pardon pour 14 siècles d’esclavage avec castration des mâles et viol légal des femelles ? Cette reconnaissance et l’enseignement de ce drame sauverait bien plus que les migrants noirs au Maghreb. Une nouvelle page d’histoire, plus belle et respectueuse, pourrait s’écrire. Moi-même serait plus fier de mon métissage avec les arabes depuis. …743! Je crierai plus fort que je suis un beni saleh, de Kummbi Saleh.
Une actualité ne doit pas effacer le passé. L’histoire bégaie et se répète tant qu’elle n’est comprise. Les devoirs de vérité et de mémoire sur ces atrocités subies par nos ancêtres ne doivent pas être freinés par la solidarité religieuse ou toute autres faiblesses ou émotions.
L’islam n’a pas interdit l’esclavage, le christianisme non plus, la justice serait donc le droit international si celui-ci respecte bien le beau principe d’égalité des êtres humains.
24 aout 2023
Siree TEKRUUR – Fondateur de MAÏS
Notes:
Cet écrit est une ébauche d’une série de publications que je souhaite faire sur la traite arabo-islamique, vous pouvez contribuer en donnant si possible des références bibliographiques.
je tiens à votre disposition le pdf de l’excellent livre de Tidiane Ndiaye, « Le génocide voilé » sur cette terrible traite arabe. Contactez-moi si vous êtes intéressés. Cette vidéo en parle:
Photo : migrante noire et sa fille, mortes de faim et de soif en juillet dans le désert lybien par la!politique négrophobe du président tunisien