« Dieu est Un et il n’existe aucun autre en dehors de lui. Il est l’Unique, le Seul qui existe par lui-même. Il n’a pas été engendré, et personne ne l’a engendré. Il a formé l’univers et n’a pas de semblable dans le ciel. »
Papyrus de Leyde 1350
Origine:Kemet&Kuush(K&K), l’Égypte antique noire. Date: inspirés des Hymnes à Amon (XVIe-XIe siècle av. J.-C.) [01]
Ceci est la 1ère partie d’une série d’articles intitulée « sacralité des prières africaines » [02]. Le but est de découvrir ensemble un échantillon représentatif de courts textes théologiques de l’Égypte noire pharaonique que je consulte durant mon deuil de 40 jours suite au décès ce 9 février 2025 de l’illustre Aamadu Moktaar KAN, membre fondateur de MAKKA dont il était le Président d’Honneur.
L’écriture de cet article a coïncidé par un mystérieux hasard avec le 161è anniversaire de la disparition de Cheikh Oumar Tall[03] à Déguémbéré(Mali). C’était un 12 février 1864.
Mon refuge en ce moment est la prière et il n’échappe plus à mes lecteurs/triceps que je puise l’essentiel de ma force mentale dans la spiritualité de mes ancêtres de Kuush, l’actuel Soudan, j’ai consacré plusieurs écrits à ce sujet. Pour moi une spiritualité doit être avant tout apaisée et apaisante, ou alors elle n’en est pas une. Je me fixe comme règle de fuir ceux ou celles qui sont irrespectueux, privilégient l’argument de la force au lieu de la force de l’argument, sont prêts à maudire et absolument incapables d’accepter une différence. J’opte pour une philosophie de vie perfectible, non dogmatique. Les débats ne doivent pas être un ring des prophètes ou de leurs dieux, mais une sorte de convergence de l’humanité vers l’harmonie de la vie par l’emprunt de chemins fort variés. Une marche vers le même sommet, où attend un idéal indéfinissable. En tous cas, à moins d’être dans une secte, le bonheur fantasmé n’est pas souvent le même d’un Homo sapiens à l’autre. Qu’en est-il des autres animaux ?
Comprenons aussi que Kemet, renommée tardivement Egyptos par les grecs, était au départ une colonie de Kuush. C’est-à-dire des populations parties de la Corne de l’Afrique pour occuper toutes les rives du Nil, jusqu’à l’embouchure du Delta qui se jette dans la Méditerranée.
Comme le prouve la datation des Hymnes d’Amon(XVIe-XIe siècle av. J.-C), le Monothéisme est né à K&K et cette contrée africaine sous la latitude du Kenya, en plus d’être le berceau de l’Humanité, est bel et bien la mère des religions monothéistes. J’invite donc les africains se réclamant de K&K à retourner vers leurs sources originelles, cela les aiderait même à mieux comprendre les religions qu’ils pratiquent aujourd’hui afin de raffermir leur foi et mesurer leurs contributions aux premières chaînes humaines de transmission et d’interprétation des signes divins.
Dans toutes les parties du globe, toutes ces spiritualités ont la même source invisible et un Monde de paix est possible si les humains prennent conscience qu’ils ont le même destin, vivent sur la même terre d’Adam, de Khnoum,…
Aujourd’hui je partage avec ceux et celles doué.e.s d’intelligence une série d’anciennes prières africaines qui peuvent être confondues avec certains passages de la Thora, de la Bible ou du Coran. Quoi de plus logique ? Nul besoin de rappeler que les trois religions abrahamiques citées se sont librement inspirées du culte d’Oussiré(Osiris) et Aysata(Isis). C’est un processus tout à fait normal car l’homme repart rarement de zéro, il préfère réutiliser ce qui fonctionne déjà, ce qui est accepté par ses semblables depuis des lustres. C’est ainsi que les chrétiens se sont basés sur la Thora, leur ancien testament. Et les musulmans respectent les deux livres révélés avant eux. D’ailleurs c’est dans le coran qu’il est écrit « croit qui veut, mécroit qui veut » et « Nul contrainte en religion ». Guidé.e.s par le bon sens, cherchons jusqu’en Chine la beauté disséminée dans toutes les formes de manifestations divines.
En guise d’introduction, voici une invocation qu’on peut adresser à son Dieu pour la longévité car c’est à notre propre vie fragile qu’on pense quand on est confronté à la mort:
1️⃣ Invocation à Amon-Râ (Kush et Kemet).
📜 Texte inspiré du papyrus de Leyde :
« Ô Amon-Râ, Seigneur des trônes des Deux Terres,
Toi qui illumines le monde de ta splendeur,
Que ton souffle emplisse mes poumons,
Que ton bras fort me protège de l’injustice.
Ô Maître du ciel, que ma voix soit juste devant toi,
Que mon cœur soit pur et que mes jours soient nombreux. »[04]
Phonétique de l’invocation ci-dessus en langue Kemet:
« Ô Iamon-Rê, neb neset taouy,
djeha mehyet em douat,
khenem nek ta haq taouy,
i weda.k neje ankh djet,
Ô neb shael, her hitené,
en-taau hayoutené. »
Les Hymnes à Amon-Râ ont influencé le Monothéisme et montrent clairement qu’il était Dieu l’Unique. Exemples dans papyrus :
🔹 « Un est Amon, caché aux dieux, il est plus mystérieux que ses formes. »
🔹 « Il est l’unique, le premier, celui qui a existé par lui-même. »
🔹 « Aucun dieu ne lui est comparable. »
13/02/2025
Sammba NDEET
Le Kuushite
Post Scriptum
il ne faut pas apprendre par cœur les prières et invocations. Toute intention doit venir du cœur, émaner de la profondeur de l’âme. Aujourd’hui, avec l’intelligence Artificielle, il est possible de retrouver presque toute la spiritualité de Kuush et Kemet qui était gravée sur des papyrus, à l’intérieur des sarcophages ou sur les murs de temples. Ces données ont été numérisées par les égyptologues et les IA peuvent restituer par exemple le contexte d’un culte, la phonétique en langue Kemet des hiéroglyphes, etc… Il est même possible de demander des prières personnalisées. L’intelligence va chercher dans le livre des morts par exemple. Ces technologies vont exhumer presque tous les détails d’une spiritualité qu’on croyait morte.
Ne pas oublier le respect dû à toutes les autres formes de croyances et d’opinions, sauf celles qui sont injustes, violentes ou qui versent le sang d’innocents. Se laisser guider par le bon sens, le meilleur cadeau du Seigneur à sa créature.
NOTES
[01]
La datation de ce texte théologique oscille entre un siècle avant J.-C et un siècle après mais c’est une transmission de croyances plus anciennes déjà présentes dans les Hymnes à Amon du Nouvel Empire (XVIe-XIe siècle av. J.-C.).
Il appartient à une collection de textes retrouvés à Kemet conservés au Musée National des Antiquités à Leyde, aux Pays-Bas. Ce texte mentionne un Dieu unique, éternel, non engendré et sans égal, des caractéristiques proches de celles de la sourate 112 (Al-Ikhlâs الإخلاص)
[02]
La seconde partie de « sacralité des prières africaines » abordera l’invocation pour la vérité et la justice, des valeurs que portait le défunt Aamadu Moktaar KAN. C’est une prière issue du chapitre 125 de la Maât qui renseigne sur l’origine des 7 interdits du pulaagu (spiritualité peule). On tentera d’expliquer pourquoi le deuil dure 40 jours
[03]
Quoi qu’on pense de son jihad en Afrique de l’Ouest, la disparition de Cheikh Oumar Tall a été une grande victoire du colon et un terrible anéantissement des résistants les plus farouches à la pénétration française.
[04] AMON-RÂ
AMON signifie le Caché, l’Invisible.
RÂ signifie le Soleil et symbolise la lumière, le Visible, la vie et l’Ordre cosmique
Il est important de lever un malentendu. Les kemites adoraient le Dieu du Soleil, pas le Soleil, et ce depuis ~2600 avant JC.
Vers ~1550 L’Invisible (AMON) et Le Visible (RÂ) fusionnent en AMON-RÂ, qui est le Dieu Suprême, avec fusion de tous les principes divins. Comme en atteste les papyrus, AMON-RA était Dieu l’Unique. Cette invocation est Universelle. il est possible de la dire en invoquant le nom de Dieu dans votre langue maternelle ou celle de votre religion en lieu et place d’Amon-Râ. Sachant qu’il n’y a qu’un Dieu pour tous les monothéistes, l’Éternel devrait recevoir les mots adressés et exaucer peut-être en vous accordant longue vie, irek mik re per ! (équivalent de « Ainsi soit-il ! » en langue kemite)