La Mauritanie officielle continue de célébrer annuellement en grandes pompes la journée nationale de lutte contre les pratiques esclavagistes, sans jamais avancer d’un millimètre dans ce combat vital où ses pairs de la sous-région ont franchi des pas géants vers l’égalité et l’éradication des discriminations notamment sociales et plus particulièrement celles liées à l’esclavage.
Pourtant, commémorer un tel évènement doit donner lieu à l’annonce d’un bilan minime soit-il, comme par exemple, la libération d’un ancien asservi de ses maîtres ou l’emprisonnement de ces derniers conformément à la fameuse loi criminalisant ces pratiques adoptée par le pays sans toutefois prendre acte dans les faits.
Un actif qui pourrait au moins attester ce semblant de sincérité manifesté publiquement et à grand cri par les autorités supérieures du pays dans cette lutte, qui si elle ne se fera pas de l’aval en amont, sera inversement irréversible.
C’est d’autant plus vrai que certaines ONG actives dans ce domaine telles que SOS-Esclaves et l’AMDH continuent de mener une lutte louable dans ce domaine en dépit dépit des obstacles considérables rencontrés, dont, non seulement le manque de coopération des officiels, mais également des lobbys politiques, tribaux et régionaux, dont l’Etat se réserve de vexer, afin de se maintenir au sérail et de ne pas s’attirer leurs foudres.
Ce qui revient à dire que ce grand tapage fait le dimanche 6 mars courant dans la capitale du Hodh Charghi Néma, par le Commissariat aux Droits de l’homme, à l’action humanitaire et aux relations avec la société civile, n’est qu’un remake d’un leurre qui ne trompe plus personne et qui ne sert qu’à maintenir les autorités dans leurs éternels errements, mensonges et leur ferme volonté de refus de regarder la vérité en face.
Un grand malheur pour un commissariat dont les hauts responsables roulent dans des voitures de luxe et habitent des maisons somptueuses et dont les enfants étudient dans les universités les plus prestigieuses au moment où les pratiques esclavagistes persistent et sont vécues au quotidien, ployant des masses importantes sous l’ignorance, l’asservissement et l’exploitation de l’homme par l’homme.
C’est d’ailleurs cette situation paradoxale qui prévaut dans tous les secteurs publics, où les biens publics sont dilapidés par une poignée d’ »irresponsables » spécialisés dans les sorties médiatiques pour soigner leur image et donner une bonne impression sur leurs présumés services publics, alors qu’ils ne fournissent des efforts que pour s’enrichir sur le dos de l’Etat et du pauvre peuple.