Celui qui vous dira être en mesure d’éradiquer la corruption vous ment, a affirmé ce mardi 16 aout courant, l’’inspecteur général d’État El Hacen Ould Zeine, lequel, en dépit d’une certaine assurance de soi manifeste, risque d’être mal interprété sinon instrumentalisé en se voyant indexer d’accusations portées indirectement contre son employeur, en l’occurrence le président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, lequel, avait pourtant promis dans ses fameux « Engagements », comme d’ailleurs son prédécesseur, l’ancien Chef d’Etat Mohamed Ould Abdel Aziz d’éradiquer pour toujours la corruption.
Personne (il n’a pas excepté Ghazouani) ne peut prétendre avoir la capacité de stopper la corruption, et quiconque dit qu’il l’éradiquera demain ou après-demain vous ment, et nous voulons ici vous présenter un message fondé sur la crédibilité, a affirmé Ould Zeine.
Rentrant dans le vif du sujet, il révéla au cours d’une conférence de presse, qui devra ouvrir un ballet de sorties médiatiques dans les prochains mois, la découverte de l’IGE, pour le seul premier semestre de 2022, des dépenses publiques inappropriées de 13,8 milliards ouguiyas.
Les missions d’inspection dépêchées ont visité 178 localités et mené des enquêtes sur 180 chantiers achevés ou en cours, afin de s’assurer de leur bonne exécution et de leur respect des cahiers des charges, a précisé Ould Zeine, dahs sa présentation des résultats menés par 16 missions sur 19 dont le contrôle a couvert 19 milliards.
L’IGE a sommé les détourneurs de restituer 2,7 milliards perdus sur fond de mauvaise affectation dont 1.3 milliards ont été récupérés, a-t-il dit, révélant l’emprisonnement de certains responsables impliqués dans ces malversations et ayant refusé de rembourser les montants frauduleusement pris.
L’IGE a saisi par ailleurs 8 milliards portant pour leur majorité sur des factures fictives dont 2,4 milliards , soit 30 %, ont été annulés et le reste objet d’une enquête, a-t-il indiqué.
Les missions ont constaté la disparition de 3 milliards ouguiyas sur fond d’erreur de gestion dont les dossiers ont été transférés à la Cour des comptes afin de « prendre la décision appropriée, a-t-il conclu.
Avec ces révélations fracassante, il se dégage à l’opinion publique, que la corruption érigée en système en Mauritanie et dont certains hauts fonctionnaires de l’Etat se vantent publiquement de l’exercer, reste le plus grand défi posé au pouvoir de Ould Ghazouani, qui se présente aux yeux des mauritaniens depuis son élection en 2019, comme étant le libérateur du pays de ce mal d’Etat, surtout après avoir inculpé ses seigneurs de la décennie 2009-2019 de malversations et de détournements de dizaines de milliards.