Les médecins mauritaniens sont excellents et n’ont rien à envier à leurs collègues tunisiens, marocains, sénégalais et autres.
Ce qui explique toutefois, la prévalence considérable des pathologies dans ce pays réside essentiellement dans les médicaments contrefaits et les pharmacies dont le nombre est très élevé au point de ressembler à des boutiques de détail.
Des officines qui ne répondent à aucune des normes internationales pour exercer cette profession et dans lesquelles les patients se rendent pour acheter de la farine façonnée selon qu’il s’agisse d’une injection, d’un sirop, d’une gélule ou des comprimés.
L’effet psychologique aidant, soulage relativement le malade qui sent quelques jours après son cas s’aggraver. Les nantis et les puissants peuvent alors trouver des prises en charge et des évacuations auprès de l’Etat ou sur leurs frais, tandis que les sans moyens n’ont d’autre choix que vivre avec leur mal avec le risque de complications en faisant la ronde des pharmacies mauritaniennes et des charlatans.
Un malheur qui prendra encore du temps, puisque les pharmaciens « teyvayas » de la mort ont encore 24 mois pour se conformer une nouvelle règlementation, qui vient juste d’être examinée et adoptée par le Gouvernement et qui sera sans doute approuvée par le prochain parlement.
En effet, le Conseil des ministres tenu ce mercredi 5 avril courant a adopté un projet de décret fixant les modalités de présentation et d’instruction des demandes d’ouverture d’établissement pharmaceutique d’importation et de distribution en gros des médicaments.
« En application des dispositions de l’article 41 de la loi 2010-022 du 22 février 2010, modifiée, relative à la pharmacie, le présent projet de décret a pour objectif de fixer les modalités de présentation et d’instruction des demandes d’autorisation d’ouverture d’établissement pharmaceutique d’importation et de distribution en gros, ainsi que les éléments de dossiers devant figurer dans la demande d’autorisation », indique le communiqué ministériel.
L’abordant abondamment, le ministre de la santé Mokhtar Ould Dahi, a indiqué qu’il vient combler un vide juridique, en application de l’article 41 de la loi N°2010/022 du 22 février 2010 relative à la pharmacie.
Ci-après ces explications telles ont été publiées par l’AMI :
Le texte met en place un processus plus contraignant pour l’importation et la distribution en gros de médicaments. Ainsi, les candidats à l’ouverture d’un établissement de ce genre devront fournir un dossier et se voir attribuer une autorisation provisoire de six mois.
Durant cette période, la société ne peut pas encore importer ou distribuer de médicaments, a précisé le ministre. Les six mois doivent être mis à profit pour remplir toutes les exigences techniques, matérielles et administratives. A la fin du délai, les entreprises candidates soumettront leur complément de dossier en vue d’une attribution définitive d’autorisation ou la notification d’un rejet.
S’agissant des 37 établissements d’importation et de distribution en gros de médicaments qui existent déjà, le ministre a annoncé qu’une période de 24 mois leur est accordée afin qu’ils se conforment aux nouvelles dispositions du décret. En effet, toutes ces entreprises seront obligées de prévoir dans leurs cargaisons au moins 2/3 des médicaments qui figurent sur la liste nationale des médicaments essentiels.
Le décret comporte aussi une dimension emploi, a souligné le ministre. Selon lui, le responsable technique de ces établissements doit être un pharmacien, qui n’est pas fonctionnaire de l’État.
Une préférence nationale sera introduite, afin de permettre aux mauritaniens d’occuper ces postes importants. Il a estimé que le pays a de plus en plus de ressources humaines qualifiées à ce niveau. Le ministre a noté qu’une dérogation est possible pour le recrutement de pharmaciens étrangers, si la situation l’exige. Dans ce cas, le dossier sera soumis à l’appréciation du ministre de la Santé qui va statuer.
Avec AMI