Excellence, Monsieur le Président de la République,
Permettez-moi, en ma qualité de citoyen profondément attaché à la paix, à l’unité nationale et à la justice, de vous adresser mes salutations les plus respectueuses, ainsi que mes vœux de succès dans la noble mission que vous accomplissez à la tête de notre pays.
Depuis votre accession à la magistrature suprême, vous avez fait preuve d’un esprit d’ouverture et d’écoute, ce qui a suscité l’espoir d’un changement apaisé et d’un renouveau démocratique. C’est dans ce contexte que vous avez récemment lancé l’idée d’un dialogue national inclusif, en nommant un coordinateur et en rencontrant les forces de l’opposition politique.
Cependant, nombreux sont ceux qui s’interrogent : quand les autres composantes de la nation seront-elles, à leur tour, conviées à la table du dialogue ? Les organisations de la société civile, les syndicats, les mouvements de jeunesse, les associations de victimes et les défenseurs des droits humains attendent d’être écoutés et reconnus comme des acteurs légitimes de notre avenir commun.
Parmi les préoccupations les plus sensibles figure le dossier des évènements de 1989, tragédie nationale qui a coûté la vie à de nombreux innocents et provoqué l’exil forcé de milliers de nos compatriotes vers le Sénégal et le Mali. Malgré l’accord tripartite signé avec le HCR, les réparations restent incomplètes, et la douleur, vive. Chaque 28 novembre, des femmes, des enfants et des proches des disparus sortent dans la rue pour réclamer justice et vérité. Ce cri du cœur mérite une réponse digne et républicaine.
Excellence, ce dialogue, qui coïncide avec ce que la Constitution établit comme votre dernier mandat, pourrait être l’occasion historique pour vous d’entrer dans l’Histoire comme le président de la réconciliation, de la justice et de la reconnaissance des souffrances passées. En résolvant ce dossier avec courage et humanité, vous poseriez les fondements d’une paix durable.
Par ailleurs, la question linguistique, pierre angulaire de notre cohésion nationale, mérite d’être abordée avec sérénité et responsabilité. L’officialisation des langues nationales, réclamée par de nombreux citoyens, serait un geste fort en faveur de l’égalité et de la diversité culturelle de notre pays.
Monsieur le Président, l’Histoire retient les dirigeants qui, à des moments décisifs, ont su tendre la main à leur peuple et prendre les décisions qui unissent plutôt que celles qui divisent. Vous avez aujourd’hui cette opportunité unique.
Veuillez agréer, Excellence, l’expression de ma très haute considération.
*Moudo Birom Dieng : MBD: Un citoyen invisible qui rêve d’une mauritanie unie*