éC’est avec une profonde tristesse et beaucoup d’émotion que nous avons appris ce jour le décès de M. Ahmed Hamza, ancien maire et président de l’Alliance française de Nouakchott », a posté ce samedi 17 décembre courant, l’ambassade de France accréditée en Mauritanie.
« Grand ami de la France et ardent défenseur de la francophonie, Ahmed Hamza était un homme d’exception dont l’action et l’engagement étaient unanimement reconnus », ajoute l’ambassade, qui a adressé, en cette douloureuse circonstance « ses plus sincères condoléances à sa famille et au peuple Mauritanien ».
Ahmed Ould Hamza, ancien président de la Communauté urbaine de Nouakchott, avait longtemps milité au sein du Rassemblement des forces démocratiques (RFD), présidé par Ahmed Ould Daddah. Il a fini par contester la stratégie de boycott électoral et la gouvernance solitaire de ce parti avant de claquer la porte de cette formation d’un combat de longue haleine au sein de l’opposition.
Né le 13 mars 1952 à Benichab-Région de l’Inchiri, diplômé en commerce et gestion, Ahmed Ould Hamza est père de trois enfants. Il a fait ses premiers pas dans le monde des affaires en investissant dans l’agroalimentaire (pâtes alimentaires et couscous) en Mauritanie, à partir de 1978.
Son exemple sera suivi par d’autres opérateurs économiques une vingtaine d’années plus tard. Ce qui naturellement en fait un des pionniers du tissu industriel national. Outre sa casquette d’opérateur économique de premier plan, Ould Hamza est membre du Bureau exécutif et président de la commission de l’Association internationale des maires francophones (AIMF), président de la Fédération des industries et mines de Mauritanie (FIM), affilié au Conseil national du patronat (CNP) – principale organisation patronale de Mauritanie.
Malgré sept pénibles années passées à la tête de la communauté urbaine de Nouakchott où il aura subi toutes les brimades de la part du pouvoir, Ahmed Ould Hamza est resté comme il a toujours été : un homme franc et ouvert.
Trainé en pâture par l’Inspection général d’Etat (IGE) pour avoir « abusé » des subventions et frais de mission à hauteur de 350 millions d’ouguiyas, Ould Hamza a remboursé rubis sur ongle cette somme . Remarquablement défendu par son conseil municipal, cet homme a perçu le rapport de l’IGE comme un règlement de compte politique et une tentative de jeter un pavé sur son bilan.
Il faut rappeler qu’au moment où il arrivait, la CUN traînait un déficit de près de 500 millions d’UM. Ould Hamza s’est souvent alors vanté d’avoir assaini la situation.
Cela grâce à la régularité dans le recouvrement de certaines recettes et à l’apport de partenaires extérieurs : Association française de développement (AFD), département Iles de France, Lausanne… Une embellie financière qui a permis à la capitale mauritanienne de disposer d’un actif (solde positif) en liquide de plus de 2 milliards d’UM.
En dépit d’une certaine aisance financière, l’ex Président de la CUN est resté humble et modeste. Il a des amis chez les pauvres et d’autres chez les riches, il entretient de bons rapports dans toutes les communautés qui constituent notre Nation. Il est même plus proche, sur le plan culturel, des négro- africains.
C’est ce qui avait fait de lui un premier magistrat de la ville de Nouakchott pas comme les autres. Il est resté accessible à tout le monde et prêt à apporter le soutien de son institution à toutes les bonnes initiatives : sociales, culturelles, économiques et religieuses… Mais cette attitude et présence se poursuit encore.
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