La diplomatie est un vrai art. Le Premier ministre Mohamed Ould Bilal Messaoud et à travers lui la Mauritanie doivent l’apprendre à leurs dépens.
En effet, les maitres de Nouakchott, n’ayant pas pris conscience de cette vérité et de se rappeler, face aux impasses, que la diplomatie signifier pour un Etat d’user du tact pour sortir indemne d’un duel opposants des puissants pays se trouvant à ses portes, viennent de jeter un pavé dans la mare.
« Nous sommes entièrement satisfaits de la concordance des visions entre nos deux dirigeants sur les questions régionales et internationales ».
C’est ce que Ould Bilal, deuxième fort homme du pays après le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a officiellement affirmé à son homologue algérien Aïmene Benabderrahmane.
C’était au cours de son discours prononcé ce mercredi 14 septembre courant, à l’occasion de de la cérémonie d’ouverture à Nouakchott, des travaux de la dix-neuvième session de la Grande Commission mixte de coopération mauritano-algérienne
Le Chef du gouvernement mauritanien n’a pas implicité une quelconque exception à la règle à cette présumée concordance de visions sur les dossiers régionaux, qui intervient en concomitance avec une tournée de l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental.
Des propos officiellement annoncés au moment où Alger maintient coute-que-coute son soutien fidèle au Polisario, tandis que Nouakchott observe publiquement, dans les monde arabe, africain et international, ce qu’elle appelle la neutralité positive.
Comment les analystes et les observateurs peuvent-ils alors situer une telle neutralité positive face à une concordance de visions que se veut absolue.
Ces déclarations qui peuvent indisposer Rabat et le Roi Mohamed VI, en raison de l’ambiguïté qu’elles dissimilent, interviennent quelques semaines après le discours du Souverain, appelant les Etats du monde entier à clarifier de manière officielle leur position sur le Sahara, refusant de cautionner les positionnements versatiles et hostiles.
« Nous attendons de certains pays, des partenaires traditionnels et nouveaux du Maroc, qui adoptent des positions peu claires concernant la marocanité du Sahara, qu’ils clarifient leurs positions et révisent leur contenu de manière non équivoque », avait affirmé le souverain.
Et de rappeler que « le dossier du Sahara est le miroir à travers lequel le Maroc regarde le monde et le critère clair et simple par lequel il mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats ».
Nouakchott n’était pas spécialement visé par cet avertissement du Monarque, eu égard aux contraintes sécuritaires régionales qui lui imposent une diplomatie privilégiant le tout sécuritaire d’un pays qui vit encore les cauchemars de la guerre meurtrière du Sahara au cours des années 70 du siècle dernier.
Mais le fait que le Premier ministre mauritanien n’implicite aucune discordance de vision avec l’Algérie sur les dossiers régionaux, serait la goutte qui fera déborder le vase de la paix dans la sous-région, après l’insécurité qui ronge le Sahel
Les propos du Chef du gouvernement ne manqueront pas de susciter la lire du Roi Mohamed VI et du Maroc, sur une versatilité de positionnement, qui ne s’harmonise pas régulièrement avec le positionnement officiellement affiché et signifié aux Nations Unies et à l’Union Africaine.
A moins que la diplomatie parallèle ne soit déclenché pour mettre les points sur le i et ne pas porter préjudice aux relations de respect mutuel entre Nouakchott et Rabat.
Toujours est-il que cette sortie ne manquera pas de faire couler beaucoup d’entre et de mettre la presse marocaine à dos de la Mauritanie et de sa diplomatie incertaine