Khally Diallo, député à l’Assemblée nationale mauritanienne, a brisé le silence. Dans une publication sur sa page Facebook, il accuse ses détracteurs de pratiquer le deux poids, deux mesures. » Lorsqu’un Président de la République ou ses ministres se rendent à l’étranger pour solliciter des financements ou apparaître sur des chaînes internationales, nul ne trouve à redire. Ces déplacements, abondamment relayés par les médias, sont présentés comme des succès diplomatiques. Même lorsqu’ils s’expriment dans des langues incomprises par la majorité de nos concitoyens, le silence prévaut. Pis encore : certains applaudissent. » a déclaré Khally ce mardi 25 mars.
« D’aucuns me reprochent d’avoir osé dire la vérité hors de nos frontières. Ces réactions ne sont que l’expression d’une volonté désespérée de réduire au silence les voix dissidentes et d’étouffer les revendications légitimes d’un peuple trop souvent ignoré. Ce qui indispose mes détracteurs, ce n’est pas le contenu de mon discours, mais le fait qu’il ait été entendu. » a poursuivi le député.
« Ils oublient — ou feignent d’oublier — que nos télévisions nationales nous ferment fréquemment leurs antennes, que nos radios refusent d’accorder une place aux langues parlées par la majorité de nos concitoyens. (…).
Ceux qui s’offusquent de mes prises de parole à l’international ne dénoncent jamais le mutisme institutionnel, les injustices systémiques ni la confiscation de l’espace public. Ils sont les gardiens d’un ordre établi, non les défenseurs du peuple. Je l’affirme avec force, je continuerai à parler, à dénoncer, à interpeller, chaque fois que l’occasion se présentera car notre combat transcende les frontières. Parce que notre peuple mérite que sa voix soit portée, sans honte ni crainte, tant que l’injustice restera une réalité quotidienne.
Briser le silence n’est pas une trahison. C’est un acte de loyauté envers celles et ceux que l’on refuse d’écouter. » Conclut le député du peuple.