Les organisateurs de la Coupe d’Afrique des Nations ont vécu une journée noire hier mercredi 12 janvier. Après la polémique du match arrêté prématurément entre le Mali et la Tunisie, ils ont été incapables de diffuser l’hymne mauritanien lors de la rencontre suivante. Récit d’une journée à oublier.
Jusqu’ici tout se passait plutôt bien. Sauf que forcément il y a toujours un « oui, mais » qui se glisse quelque part. Ce premier hic est donc intervenu mercredi, avec deux polémiques coup sur coup entachant l’entrée en lice des quatre équipes de la poule F.
Mali – Tunisie arrêté prématurément
Tout a démarré aux alentours de 15h40 au stade omnisports de Limbé au Cameroun. Alors que le Mali est devant au tableau d’affichage grâce à un but d’Ibrahima Koné (48e) et un penalty raté de Wahbi Khazri (77e), l’arbitre porte son sifflet à sa bouche et signale la fin du match. Sur la pelouse, comme au niveau des zones techniques, c’est l’incompréhension puisqu’il reste en effet cinq minutes de jeu dans le temps réglementaire. Se rendant compte de son erreur, Janny Sikazwe fait signe aux vingt-deux acteurs de reprendre la partie.
Sauf que rebelote à la 89’47. Et cette fois l’officiel zambien ne revient pas sur sa décision, alors même que son assistant avait le panneau d’affichage dans les mains pour indiquer du temps additionnel, logique après les neuf changements et l’intervention de la VAR en seconde période.
La situation devient vite confuse sur le terrain. Les Tunisiens se ruent vers les arbitres dans l’espoir de leur faire comprendre leur erreur. La sécurité intervient. Tout le monde rentre finalement aux vestiaires. Les joueurs entament le processus de récupération, le sélectionneur malien se présente comme de coutume devant la presse après ce qui s’apparente à une première victoire pour son équipe (1-0).
Machine arrière
On aurait pu en rester là, sauf que les représentants de la CAF ont dû se rendre compte de l’erreur. Ils sont ainsi directement venus chercher Mohamed Magassouba devant les journalistes pour lui indiquer que le match allait reprendre pour quelques minutes. S’ils ont confié après coup ne pas avoir compris grand-chose, les joueurs maliens obéissent et se rendent sur la pelouse trente minutes après le coup de sifflet final. Ils se retrouvent seuls. Les internationaux tunisiens sont toujours aux vestiaires. Actant l’absence des Aigles de Carthage, le quatrième arbitre, qui avait remplacé son homologue zambien sur le terrain, siffle la fin de la rencontre et entérine la victoire du Mali… pour la troisième fois de l’après-midi.
Interrogé par RMC Sport, le chef de la délégation tunisienne a indiqué après la rencontre que son équipe avait déposé une réserve. Un droit alloué à chaque équipe qui s’estime lésée par l’arbitrage. Encore plus problématique, il a également affirmé que personne n’était venu prévenir son équipe de la reprise du match. Dans la soirée, la Tunisie a posé une réserve. La CAF se retrouve donc désormais avec un dossier épineux à trancher.
L’hymne mauritanien zappé
Et comme si une polémique ne suffisait pas dans la journée, une deuxième est arrivée sur le champ, comme un effet boule de neige. Alors que le coup d’envoi de la deuxième rencontre du groupe F avait été retardé de quarante-cinq minutes puisque le match était censé se dérouler après Mali – Tunisie, la Mauritanie n’a pas eu le droit à son hymne.
Les vingt-deux acteurs alignés face à la tribune présidentielle, un premier hymne a résonné quelques secondes au stade omnisports de Limbé au Cameroun. Pas le bon, vu les regards désabusés des Mourabitounes. Après quelques secondes, les organisateurs ont coupé le son… pour le remettre avec toujours la même erreur de casting musical.
Après trois minutes de ce scénario ubuesque, il a finalement été décidé de passer directement à l’hymne de la Gambie, victorieuse quatre-vingt-dix minutes plus tard pour le premier match de CAN de son histoire (1-0). Cette journée restera donc dans les mémoires, mais le football africain s’en serait bien passé.
Ouest France
- Titre Initial : CAN : scandale d’arbitrage, ratés sur les hymnes… une journée à oublier