Hsey Lardha (puits des termites) s’est formé à 10 kilomètres du centre administratif de Bousteila, relevant de la moughataa de Timbedra dans la wilaya du Hodh El Charghi.
Hsey Lardha comprend l’un des plus grands regroupements de revenants mauritaniens de divers endroits du territoire malien.
Nous sommes des citoyens mauritaniens, installées depuis longtemps au Mali pour des contraintes liées à l’élevage et rentrés dans leur pays d’origine à la suite de l’escalade du conflit qui se poursuit depuis des années là-bas, disent-ils.
Pas de papiers d’état civil
Yahya Soko confirme qu’aucun d’entre eux ne dispose de pièces d’identité permettant de confirmer sa nationalité. Nous avons perdu tous nos papiers d’identité en raison de notre long séjour au Mali, où nous n’avons pas demandé des papiers d’état-civil, du fait que notre seule patrie est la Mauritanie, dit Yahya Soko, appelant à leur établir ainsi qu’à leurs fils et progéniture des titres sécurisés, pour lesquels ils ont décidé par ailleurs de rentrer au bercail.
Derrière le bétail
Nous avons habité la Mauritanie avant l’indépendance, puis nous sommes partis vers les terres maliennes en raison des impératifs de la transhumance et de la quête des moyens de substance, poursuit Soko, selon lequel, ils ont décidé de rentrer en Mauritanie après les tensions sécuritaires survenues au cours de cette année.
Nous n’avons pas habité une seule région du Mali, mais nous nous sommes déplacés avec notre bétail dans différentes zones de la bande frontalière entre la Mauritanie et le Mali, ajoute Yahya.
Tensions sécuritaires
Les tensions sécuritaires dans la région nous ont contraints à quitter le Mali et à retourner en Mauritanie, indique Soko, réaffirmant leurs racines mauritaniennes et que face au spectre de l’insécurité qui frappe le Mali, ils n’avaient pas d’autre choix que de revenir dans leur pays d’origine.
Les habitants des régions maliennes commencent à aider les groupes armés à retrouver les éleveurs transhumant dans ces zones, précise Yahya, selon lequel, tout témoin de ces tensions est condamné à regagner son pays afin d’assurer protection et sécurité pour lui et pour les siens.
Entre les cases et les huttes
Ces mauritaniens sans état-civil vivent dans des cases et des huttes, s’abritant contre les tempêtes et les pluies pendant la saison hivernale. Chaque famille vit avec ses enfants et petits-enfants en un seul endroit, ce qui crée une sorte de parenté immédiate entre les membres de la famille, malgré les conditions difficiles.
Ces apatrides dans leur propre pays se plaignent de la perte de leurs papiers d’identité, affirmant leur appartenance à la Mauritanie et de ne disposer d’aucun document d’état-civil les liant à l’État du Mali.
Face à ces conditions, les populations autochtones de la région sont confrontées à de nombreux défis liés à la rareté de l’eau potable et aux craintes d’affrontements entre elles et les réfugiés venant du Mali.
Problèmes de soif
Les habitants de la zone Hsey Lardha tirent la sonnette d’alarme face à l’émergence de tensions entre eux et les réfugiés nouvellement arrivés du Mali, en raison du manque d’eau et de la présence d’un seul puits dans la zone.
Une fois la période hivernale écoulée, une pénurie d’eau surgit en raison de l’afflux massif des réfugiés, dit Sambour Ali, l’un des autochtones de la région, appelant l’Etat mauritanien à fournir l’eau dans la région afin d’éviter des tensions entre les habitants.
Source : Alakhbar