À mesure que l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid) dévoile les détails de ses nouveaux arbitrages budgétaires, l’ampleur de ces suppressions devient saisissante, notamment pour le continent africain.
D’après une analyse rigoureuse publiée le 26 mars par le Center for Global Development (CDG) qui sert de base à ce classement, neuf pays africains se retrouvent dans une situation particulièrement critique, voyant la totalité de leurs financements Usaid purement et simplement rayés de la carte.
Parmi eux, le Sénégal figure en tête de liste, aux côtés de la Guinée, la Sierra Leone, le Maroc, la Tunisie, l’Eswatini, la Mauritanie, la Gambie et les Comores.
Pour le Sénégal, cette suppression intégrale marque un tournant brutal dans ses relations avec les États-Unis, privant le pays de ressources cruciales pour ses programmes de développement, dans un contexte où les besoins en santé, éducation et infrastructures restent criants.
Mais si le Sénégal subit un choc total, d’autres nations africaines paient un tribut encore plus lourd en termes de montants supprimés.
Selon les données du CDG, les cinq plus grands « perdants » en valeur absolue sont l’Éthiopie, avec 386,9 millions de dollars évaporés (soit 30 % de son aide totale), la République démocratique du Congo (RDC) avec 386,7 millions (34 %), l’Ouganda avec 306,8 millions (66 %), l’Afrique du Sud avec 260,6 millions (89 %) et le Kenya avec 224,7 millions (46 %).
Ces chiffres témoignent d’une révision spectaculaire des priorités américaines, qui frappe de plein fouet des économies déjà fragilisées.
Le Sénégal perd 100 % de son aide Usaid
Le cas du Sénégal, bien que moins spectaculaire en termes de volume financier par rapport aux géants comme l’Éthiopie ou la RDC, illustre néanmoins une rupture symbolique.
En perdant 100 % de son aide Usaid, ce pays ouest-africain, souvent perçu comme un modèle de stabilité dans la région, risque de voir ses ambitions de développement durable compromises.
Cette décision, combinée aux incertitudes économiques mondiales, pourrait amplifier les défis auxquels Dakar fait face, notamment en matière de lutte contre la pauvreté et d’adaptation au changement climatique
YOP L-FRII