Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani a suscité d’énormes espoirs à son élection à la tête du pays en juin 2019, en manifestant une approche de gestion du pays qui rompt diamétralement avec celle adoptée par ses prédécesseurs.
Le président avait promis d’œuvrer en faveur de l’apaisement politique et de singulariser sa gouvernance par un acquis très cher à la classe politique dans toute sa diversité, qu’est un dialogue politique inclusif sur fond d’un consensus.
Ghazouani avait promis de mener une guerre sans merci contre la corruption. Il a d’ailleurs marqué d’importants points dans cette manœuvre, mais son pouvoir s’est arrêté là où il devait passer à sa vitesse de croisière dans sa croisade contre les prévaricateurs encore logés au sommet de la pyramide Etat.
Certes, le président Ghazouani a été un sage capitaine de bord de la Mauritanie face aux vagues de la pandémie du Covid-19 et fort probablement dans l’actuelle conjoncture marquée par le conflit russo-ukrainien et ses impacts négatifs sur les prix de certains produits de première nécessité à forte consommation dans le pays dont les céréales et de façon plus particulière le blé.
Toutefois, le dirigeant qu’il est, qui avait montré à ses débuts, le profil d’un président rassembleur qui pourrait grâce à un bilan globalement satisfaisant dans la gestion du pays, postuler à un second mandat, avec de grandes chances d’être reconduit, commence à voir sa côte de popularité s’estomper peu à peu.
En effet, Ghazouani qui s’est régulièrement présenté comme ayant établi les diagnostics les plus pertinents de la vie de la Nation, a toutefois échoué à chaque fois de trouver les bons remèdes.
Ces dernières sorties qui ont suscité tant d’admiration chez les élites et relatives à la démission de l’administration se sont vite avérées de la politique politicienne.
Le gouvernement officiellement indexé de laxisme est toujours maintenu dans ses fonctions, affichant dans des sorties comédiennes, des intentions de changer avant de faire sortir des recettes plus décevantes que les premières.
L’unité nationale est toujours compromise, la corruption continue de sévir et de gangrener les articulations de l’appareil Etat, l’administration poursuit ses recrutements arbitraires et abusifs et le fossé entre pauvres et riches continue de s’agrandir.
L’opposition crie son ras-le-bol d’un système qui ne change que dans le sens de la médiocrité, à tel point et paradoxalement certains commencent à manifester leur nostalgie du règne du maitre de la décennie de corruption Mohamed Ould Abdel Aziz.
Ce que le président Ghazouani n’a pu faire en trois ans passés de son mandat, il ne pourra absolument pas le réaliser en moins de deux ans, dès où il cautionne la gestion du pays par des lobbies sans foi ni loi, qui s’enrichissent sur le dos de la République et n’ont aucun souci de l’intérêt .
Ce qui compromet en conséquence toute chance de Ghazouani de réussir sans coup férir un second mandat à la tête du pays.
C’est d’autant vrai que le parti au pouvoir et la Majorité qui se réclament de lui et en font la référence, sont passés dans l’art de retournement de veste à la dernière minute, le temps de faire et de refaire leurs calculs politiques, présager celui qui a le plus de devenir le futur président, pour s’empresser, armes et bagages, à lui faire allégeance.
A bon entendeur Salut !