L’incident survenu mardi et provoqué par des vents violents combinés à une tempête de sable, selon différentes sources, a entraîné des embouteillages massifs. D’après la revue spécialisée Lloyd’s List, plus de deux cents navires sont bloqués aux deux extrémités et dans la zone d’attente située au milieu du canal de Suez, entraînant d’importants retards dans les livraisons de pétrole et d’autres produits, avec une brève répercussion sur les cours de l’or noir mercredi.
Selon Lloyd’s List, le porte-conteneurs coincé bloque chaque jour l’équivalent d’environ 9,6 milliards de dollars (8,1 milliards d’euros) de marchandises. Le géant danois du transport maritime Maersk et l’allemand Hapag-Lloyd ont annoncé jeudi qu’ils envisageaient de dérouter leurs navires et de passer par le Cap de Bonne-Espérance, soit un détour de 9 000 kilomètres et au moins sept jours supplémentaires autour du continent africain.
Depuis mercredi, l’Autorité égyptienne du canal de Suez (SCA) tente de dégager ce navire, evergreen, de plus de 220 000 tonnes et d’une longueur équivalente à quatre terrains de football, coincé dans le sud du canal, à quelques kilomètres de la ville de Suez. Une opération menée vendredi par la SCA avec l’aide de remorqueurs « n’a pas réussi », a annoncé la Bernhard Schulte Shipmanagement (BSM), compagnie basée à Singapour qui assure la gestion technique du navire. « Deux remorqueurs (égyptiens) supplémentaires de 220 à 240 tonnes » doivent arriver ce dimanche pour une nouvelle tentative, selon cette société.
Dans un communiqué, l’amiral Ossama Rabie, président de la SCA, a expliqué vendredi soir que « les manœuvres de remorquage nécessitent la conjoncture de plusieurs facteurs (…), dont le plus important est la direction des vents et des marées », parlant de « processus technique complexe ».
Une importante marée haute prévue « dimanche soir » pourrait « être d’une grande aide » pour les équipes techniques cherchant à débloquer le navire, a expliqué Plamen Natzkoff, expert chez VesselsValue. « S’ils ne parviennent pas à le débloquer lors de cette marée haute, la prochaine n’aura pas lieu avant deux semaines, et cela va devenir problématique », a-t-il dit.
L’Evergreen « n’est pas uniquement échoué sur le sable en superficie, il s’est également coincé à l’intérieur de la berge », selon M. Natzkoff. « Il va falloir creuser là où le bateau est entré dans la berge, afin de lui permettre de bouger à nouveau. Et c’est clairement du gros boulot », juge-t-il.
LE MONDE AVEC AFP