Si la Mauritanie est réputée pour être le pays d’un million de poètes, c’est aussi celui d’un million de paradoxes.
C’est au plus haut niveau de la pyramide Etat que cette identité vient de trouver sa plus parfaite illustration
En effet, au moment, où à Guerou en Assaba et à N’beika au Tagant, les sans abris se comptent par centaines, le parti au pouvoir nouveau look en l’occurrence Insaf fête en grandes pompes ce vendredi 5 aout en fin d’après-midi le 3e anniversaire de l’investiture du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, correspondant à demain samedi.
Le bel décor préparé pour commémorer cet évènement, organisé au palais des congrès de Nouakchott, avec la présence d’orchestres musicaux, montre bel et bien que l’Etat ou les hommes publics qui se servent de l’argent du peuple pour ces circonstances exclusivement politiciennes, n’ont pas lésiné sur les moyens pour que l’investiture donne l’écho le grand plus grand possible, permettant de faire oublier le défunt UPR et son ulcère de référence d’une part et montrer à l’opposition, que la dialogue avorté n’est pas une nécessité d’autre part .
A plusieurs centaines de kilomètres de la capitale et à un moment où la météo met en garde contre des fortes pluies attendues ce week-end (samedi et dimanche prochains), des centaines de sans-abris, chassés de leurs maisons par les eaux, poursuivent leurs appels de détresse lancés au président Ghazouani et aux autorités supérieures.
Des appels qui ne seront guère écoutés et qui ne feront pas l’objet d’attention de politiques mauritaniens se livrant à une concurrence sans merci pour prouver leur allégeance à Ghazouani, notamment en s’investissant au maximum à fêter son investiture par l’organisation de meeting de soutien.
Ainsi va le pays des paradoxes où l’Etat se trouve toujours à la mauvaise place et non à celle censée être la sienne et l’inscrire irréversiblement dans la bonne voie, loin de celle des pays défaillants et égarés.