L’Elysée a justifié sa décision par un « souci de cohérence ». Le président français Emmanuel Macron a annulé vendredi le déplacement qu’il devait effectuer au Mali pour rencontrer le président de la transition et célébrer Noël avec les troupes françaises, en raison de la crise du Covid-19, a annoncé l’Elysée.
Cette visite devait intervenir alors que les relations entre Paris et Bamako se sont tendues ces derniers mois, la France ayant averti que le déploiement de mercenaires russes au Sahel serait « inacceptable » après le redéploiement de la force Barkhane, qui a quitté cette semaine Tombouctou après près de neuf années de présence dans cette ville du nord du pays.
« Un souci de cohérence »
« Cette décision a été prise dans un souci de cohérence entre les mesures annoncées au niveau national et l’agenda international du président, et dans un souci de ne pas exposer notre dispositif militaire dans un moment de dégradation de la situation sanitaire en métropole », a expliqué l’Elysée à l’issue d’un conseil de défense Covid-19 qui s’est réuni pour examiner de nouvelles mesures face à la cinquième vague fulgurante et au variant Omicron très contagieux.
Le Premier ministre Jean Castex a également annulé le déplacement qu’il devait faire en Jordanie avec la ministre des Armées Florence Parly et le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal pour rencontrer les militaires basés dans ce pays.
Une rencontre difficile à organiser
Paris avait annoncé mercredi qu’Emmanuel Macron devait se rendre lundi à Bamako pour une première rencontre avec le colonel Assimi Goïta, dans un climat de haute tension entre Paris et la junte militaire au pouvoir depuis 2020, dont la lenteur à rendre le pouvoir aux civils et les velléités de recourir à des mercenaires russes exaspèrent Paris.
La présidence a souligné vendredi que l’organisation de cette rencontre était difficile. Emmanuel Macron voulait qu’y participent les présidents en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) – le président ghanéen Nana Akufo-Addo – et du G5 Sahel – le Tchadien Mahamat Idriss Déby Itno.
Un format rejeté par les autorités maliennes, qui souhaitaient un entretien bilatéral. « Les difficultés sur la table ne sont pas franco-maliennes, mais entre le Mali et ses partenaires. Elles ne peuvent se résoudre que dans un cadre collectif », a expliqué l’Elysée. « Il y a un grand besoin de clarification », notamment sur « le flottement sur les élections, qui a jeté beaucoup de trouble parmi les partenaires » internationaux.
20minutes