A quelques semaines de sa crise de colère et sa culpabilisation publique de l’administration de laxisme et de démission de ses responsabilités, portant sur le service bien fait au citoyen, le pouvoir du Président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, vit toujours ses cinémas, ses leurres, ses errements et ses illusions.
La colère de l’homme fort de Nouakchott sur fond de relance du service du public proche du citoyen n’a fait que susciter une vague interminable de cérémonies et de visites onéreuses et infructueuses.
Création de bureau d’accueil des citoyens, de centres d’appel, de commission de suivi, de systèmes numériques afin d’améliorer la proximité du service public des citoyens ne sont qu’un cinéma destiné à rassurer un président qui commence à douter de ses capacités de créer le renouveau et de faire la différence.
En effet, les ministres, tant nouveaux qu’anciens, les directeurs généraux, centraux et divisionnaires et les walis multiplient leurs réunions, font le tour des départements relevant de leurs compétences et les visites, tenant le même discours creux dont le manque de sincérité ne suscite guère que des applaudissements et des hochements de tête spontanés ainsi que des coups médiatiques sur les médias publics monotones.
En des semaines, le trésor public aura supporté une lourde facture due à l’enchainement des cérémonies et des visites, qui sont d’ailleurs une astuce pour les ministres et les administrations, pour surfacturer et engager des dépenses faramineuses dont plus 80% iront dans les poches des responsables sans foi ni scrupule.
Une fois ce carnaval de mensonges et de comédies qui ne trompe pas joué, le pauvre citoyen toujours rêveur, se trouve de nouveau otage du même cercle vicieux de cette administration, replongée aussitôt dans cette nature congénitale de paresse et de laisser-aller.
Msekine mauritanie, qui attendra encore longtemps pour sortir de sa torpeur de la médiocrité de gouvernance.
C’est vrai, les peuples n’ont que les dirigeants qu’ils méritent.
* Mseykine : mot populaire signifiant « pauvre » dans le sens de malchanceux, d’impossibilité de tirer de l’impasse, d’abandonner à son triste sort