Les nouveaux ministres nommés à l’occasion du remaniement gouvernemental partiel de mardi dernier ont été convoqués 24 heures après leur désignation, par le Premier ministre Mohamed Ould Bilal, dans le cadre d’une première prise de contact avant leur entrée en fonction.
Choisis pour combler les insuffisances de leurs prédécesseurs, les entrants ont été aussitôt mis devant leur responsabilité, afin de s y atteler et de booster l’action de l’équipe gouvernementale grippée de Ould Bilal, qui peine encore à convaincre l’opinion publique sur sa capacité d’apporter une réelle plus-value par rapport à toutes celles qui ont eu à gérer les affaires étatiques depuis l’indépendance du pays, il y a plus d’une soixantaine d’années.
L’Administration doit être un outil efficace pour le développement, au service des citoyens et incarner les valeurs de justice et d’équité, a signifié Ould Bilal à ses nouveaux poulains, leur souhaitant plein succès dans les missions dont ils ont été investis.
Le mot d’ordre du Premier ministre s’est articulé autour des cinq points suivants :
– La rigueur dans la concrétisation des règles de transparence, de justice et d’équité et des principes de bonne gouvernance dans la gestion des deniers publics et de l’administration des affaires publiques ;
– La consécration des valeurs du travail et de respect du mérite, des droits et des responsabilités dans l’exécution de la fonction publique ;
– Le sérieux, la persévérance et le redoublement des efforts pour accélérer la mise en œuvre du programme de Son Excellence le Président de la République et des différents plans gouvernementaux élaborés à cet effet ;
– La promotion de méthodes de travail adoptant les derniers outils de modernisation de la gestion avec les nouvelles technologies numériques, permettant une plus grande efficacité et efficience afin d’atteindre les objectifs fixés.
– Le travail avec esprit d’équipe solidaire afin de surmonter tous les obstacles qui s’érigent devant la mise en œuvre des réformes structurelles et organisationnelles nécessaires pour améliorer les performances de l’administration.
Reste à savoir si cette réunion, la première du genre restreinte aux nouveaux ministres entrants, engagera irréversiblement le gouvernement dans une nouvelle piste d’accélération et de satisfaction du service public, ou si le nouvel attelage finira, après quelques semaines de zèle et d’énergie, par se plier sous la pression insoutenable d’un système politique profondément réfractaire au changement et plombé par le népotisme, le clientélisme, le régionalisme et le tribalisme, pour ne citer que ces maux.
Quoi qu’il en soi, après trois années de revers, l’actuel pouvoir du Président Ould Ghazouani doit se mettre dés à présent au travail et tenter pour sauver l’honneur et susciter l’espoir, de rattraper le temps perdu avant qu’il ne soit trop tard et qu’à l’heure des bilans, son passif pourra le prédisposer à la poursuite judiciaire, comme cela a été pour les hommes de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, le cas échéant dégager sous l’effet d’un blâme électoral généralisé.