La candidate du Rassemblement national, qui souhaite interdire le voile dans l’espace public, a invoqué l’exemple de la Tunisie… en parlant d’Algérie.
“M. Bourguiba avait interdit le voile en Algérie.” Cette affirmation de Marine Le Pen, face à la journaliste Léa Salamé, est doublement fausse. Interrogée sur France Inter mardi 12 avril sur sa proposition d’interdire le voile dans l’espace public, la candidate du Rassemblement national, comporte plusieurs erreurs.
Première erreur: Habib Bourguiba a été le président de la Tunisie, et non de l’Algérie, de 1957 à 1987. Tous deux se trouvent certes au Maghreb, mais Marine Le Pen se trompe donc de pays.
Deuxième erreur, soulevée notamment par Checknews: l’affirmation qu’Habib Bourguiba aurait interdit le voile dans la rue est également fausse. Interviewée par Libération, la chercheuse Maryam Ben Salem insiste sur le fait que, contrairement à ce que laisse penser Marine Le Pen, “le voile n’a jamais été interdit dans la rue” en Tunisie.
Quatre circulaires prises à partir de 1981, sous la présidence de Bourguiba, ont bien interdit “la tenue confessionnelle” mais uniquement dans les établissements scolaires publics, les établissements primaires et secondaires, les écoles supérieures d’enseignement, les cités et les foyers universitaires.
La prohibition du port du voile a été élargie aux établissements privés par une autre circulaire datée de décembre 1991, portant sur la tenue des agents de l’administration et des institutions publiques et privées, explique Checknews. Des mesures reprises ensuite par Ben Ali et dont l’objectif était de lutter contre l’islamisme en Tunisie.
Le HuffPost