L’insécurité urbaine est devenue un phénomène préoccupant en Mauritanie, alimentée par la constitution de réseaux mafieux dont l’existence est facilitée par plusieurs facteurs interdépendants : la prolifération de la drogue, la sur-immigration et la mauvaise gouvernance.
La drogue, qui transite par le pays en raison de sa position géographique stratégique, n’est plus seulement un problème de trafic international ; elle affecte aussi directement la société mauritanienne en alimentant des réseaux criminels locaux qui prospèrent grâce à l’absence d’un système sécuritaire efficace.
En parallèle, la sur-immigration, notamment liée à la précarité économique et aux conflits régionaux, crée des zones de vulnérabilité où l’exploitation par les réseaux mafieux devient monnaie courante. La mauvaise gouvernance aggrave la situation : les fonds publics sont souvent mal alloués, investis davantage dans des politiques politiciennes que dans la sécurité véritable des citoyens.
Un exemple frappant est l’Initiative Taazour, dont les financements, au lieu d’être dirigés vers des projets lucratifs susceptibles de créer des emplois durables et de réduire la pauvreté, sont souvent distribués sous forme de cash à des familles pauvres. Cette méthode, bien que louable en théorie, n’a pas d’impact réel sur leur pouvoir d’achat à long terme. Pendant ce temps, les fonds alloués au renseignement et au renforcement des forces de sécurité demeurent largement insuffisants, compromettant sérieusement la lutte contre l’insécurité.
Pour inverser cette tendance, il est impératif de réformer les politiques de lutte contre la pauvreté en privilégiant des projets générateurs de revenus. De même, une révision des priorités sécuritaires s’impose pour renforcer les capacités de renseignement et d’intervention, conditions sine qua non pour briser l’emprise des réseaux mafieux qui menacent la stabilité urbaine en Mauritanie
Isselmou Hanefi