Comme en juin 2019, le Président mauritanien élu Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, avait gagné la présidentielle organisée à l’époque, grâce à des soutiens extra électoraux.
En plus du soutien de l’ex Président Mohamed Ould Abdel Aziz, l’actuel ennemi juré de Ghazouani, de la Grande muette, des tribus, des lobbys dans les milieux des affaires et dans le gouvernement et l’administration, Ghazouani avait également le soutien des religieux et expropriateurs fonciers de la vallée du fleuve.
Tout cet arsenal s’est investi corps et âme et à dépenser d’énormes sommes d’argent dans l’achat des consciences pour l’élection de Ghazouani à une courte majorité, sans compter bien sur la machine de fraude dont disposait le système, représentée entre autres par la CENI, les Walis, les Hakems et les Chefs des centres administratifs.
L’élection de juin 2024 n’est par conséquent qu’un remake du scénario de 2019, sauf que le Président candidat à sa propre succession devait, par instinct de survie, se pérenniser au pouvoir afin de ne pas se retrouver face à une commission d’enquête parlementaire.
Autrement être confronté à sa propre invention judiciaire qui a quasiment neutralisé l’ancien président Ould Abdel Aziz.
En effet, il n’y avait pas d’autre choix pour le Président élu, bon gré, mal gré, pour échapper à la vindicte arrivée à son paroxysme de l’ancien Chef de l’Etat Ould Abdel Aziz et de ses opposants, qu’imposer une victoire largement contestée et entachée d’irrégularités.
C’est seulement dans cette approche que réside le salut de son sérail de prévaricateurs, de système décrié par la jeunesse et où les personnes du troisième tant civiles que militaires ont toujours la mainmise sur la gouvernance du pays.
Ghazouani s’exposait en cas de défaite à un mandat présidentiel où son présumé successeur, le farouche candidat Biram Dah Abeid, comptait créer des tribunaux spéciaux pour juger les passifs des régimes politiques antérieurs en premier celui de Ghazouani.
Ses ministres, ambassadeurs, son administration, ses députés, ses maires devraient défiler devant ses cours pour répondre de leurs gestions douteuses des biens publics.
De grands audits allaient être lancés pour connaitre le sort des milliards dépensés par Taazur, dans la construction de ponts routiers fictifs et projets encore à leur première phase.
La liste est longue et déjà les éléments cités sont suffisants pour conduire Ghazouani à à jouer toutes les cartes imaginaires, même à au prix de l’effusion de sang survenu à Kaédi pour ne pas être poursuivi pour ses abus