Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazoauni, a bien déploré, entre deux mots, dans son discours prononcé ce vendredi 10 décembre courant à Ouadane, à l’occasion de sa supervision du lancement de la 10ème édition du festival des villes anciennes, organisé dans sa nouvelle robe « les cités du patrimoine », la résurgence et la persistance du langage tribal, fortement présent à cet important évènement culturel mais ayant spécialement cette une dimension de « développement local », si l’on tente de décrypter son allusion faite de cette maladie culturelle qui entrave la cohésion sociale et l’unité nationale.
Ould Ghazouani a en effet, invité tous les mauritaniens sans exception aucune, « à faire face aux expressions tribales en recrudescence ces jours-ci ».
Autant se demander si le président qui devait être gâté par la forte mobilisation faite à tous les plans pour lui témoigner le succès de sa période de gouvernance arrivée à mi-mandat, n’a pas été profondément choqué, par ces groupes tribaux qui se bousculent et rivalisent pour le rassurer de leur allégation au Chef
Pour l’homme fort de Nouakchott, ces agissements perceptibles à Ouadane « sont contraires à la logique d’un Etat moderne et à l’impératif de consolidation de l’unité nationale et à l’intérêt des individus eux-mêmes ».
Et comme pour insister sur ce passage à valeur d’un avertissement venant du sommet de la pyramide Etat, le président dira : « il n’est de meilleur garant pour la protection des individus, la préservation de leur dignité et la défense de leurs droits que la prévalence d’une unité nationale bien ancrée dans un Etat de droit moderne »
Et d’ajouter pour montrer qu’il ne tolérera pas de tels agissements sous sa gouverne, que l’Etat continuera, par la force de la loi, à préserver l’unité nationale, la dignité, la liberté et l’égalité de tous les citoyens quel qu’en soit le prix. Tout comme, il n’instituera aucun privilège ou devoir sur la base d’une appartenance quelconque autre que celle à l’Etat.
Reste à savoir si le Président Ghazouani tiendra son pari contre vents et marées, sachant que rien qu’hier, le le Commissaire aux droits de l’homme, à l’action humanitaire et aux relations avec la société civile, M. Cheikh Ahmedou Ould Ahmed Salem Ould Sidi, révélait, à la veille de la célébration de la journée internationale des droits de l’homme, le lancement l’année prochaine de son institution d’un programme appelé « Coexistence » (Taayouch) , visant le renforcement et la consolidation de l’unité nationale et de la coexistence pacifique.
« Des projets sociaux et économiques et des activités de gestion commune seront mis en œuvre, dans le but de renforcer les liens de cohabitation et de cohésion entre les composantes de la société mauritanienne », avait-t-il dit.