Le Comité des droits de l’homme à Genève a rendu sa décision partielle sur le cas de Biram Dah Abeid emprisonné par le gouvernement mauritanien à la suite d’une plainte déposée par un journaliste mauritanien Deddah Abdallah.
Le comité a remercié la cooperation du gouvernement mauritanien sur le dossier. Le Ministre de la justice a souligné que l’Assemblée nationale n’a pas demandé que M. Dah Abeid soit remis en liberté et n’a pas appelé les autorités à abandonner les poursuites engagées contre lui comme l’y autorise l’article 50 de la Constitution mauritanienne.
Dans sa décision le comité « déplore néanmoins le silence des autorités parlementaires qui n’ont répondu à aucune de ses demandes d’informations depuis qu’il a été saisi du cas en 2018 ; considère que ce silence est d’autant plus regrettable que la détention préventive de M. Dah Abeid s’est poursuivie après son élection comme député et alors que l’Assemblée nationale n’avait pas levé son immunité ; réaffirme que le Comité attache une grande importance au dialogue et à la coopération avec les autorités mauritaniennes, en particulier avec l’Assemblée nationale qui joue un rôle fondamental dans la protection des droits de ses membres, quelle que soit leur appartenance
politique ; invite une fois de plus l’Assemblée nationale à répondre à ses requêtes dans les meilleurs délais pour pouvoir trouver une solution définitive à ce cas. »
Le comité invite les autorités mauritaniennes à organiser un procès en appel impartial et équitable dans les délais prévus parles dispositions juridiques en vigueur, et ce dans le respect des normes nationales et
internationales applicables en la matière ; et souhaite être tenu informé de son issue.
Biram Dah Abeid souligne que le regime visait à l’écarter de la scène politique, en vue des élections législatives de septembre 2018, par son engagement contre l’esclavage en Mauritanie et affirme que les chefs d’accusation portés contre lui n’étaient étayés par aucun élément de preuve.