Monsieur le Président,
Chers collègues, honorables députés,
Monsieur le Ministre
Depuis que ce projet de loi a été publié, il a été constaté, tant sur les médias traditionnels que sur les réseaux sociaux mais également dans les espaces publics, des débats vifs souvent très passionnés.
Monsieur le Ministre
Cette forte passion est bien légitime et justifiée. Elle traduit la crainte de nombreux intervenants de se faire priver de ce qu’ils ont de plus cher à savoir leur souveraineté culturelle à travers la relégation de leur langue au statut de simple outil de communication sans aucune perspective qu’elle soit moteur de sciences.
En visitant notre passé, dès les premières années d’indépendance, l’on se rappelle qu’il est jonché d’épisodes dangereux de tensions communautaires nées de projets de réformes hasardeux sur fond de soupçons d’exclusion à caractère raciste.
Monsieur le Ministre
Le projet de loi ici proposé a tout d’un processus imposé par la force publique au détriment du sacro-saint principe du dialogue. Nous avons trop tâtonné, nous cherchons un chemin que seul un processus de concertation franche nous permettrait de trouver.
Monsieur le Ministre
Pour revenir à un aspect du projet de loi dont nous débattons, je voudrais signaler la gravité de certaines dispositions. Elles remettent en cause les acquis positifs de décennies de dur labeur en faveur de la recherche sur les langues nationales mais également de leur usage comme langues d’enseignement des sciences.
De grâce donnons-nous le temps de réfléchir; nous en avons besoin. Faisons attention à ne pas réveiller les vieux démons de la division et des tensions.
Coumba Dada Kane
Députée à l’Assemblée Nationale